Sommaire
- Comprendre l’émulation
- > Trouver les bonnes ROMs
- Les roms arcade : le casse-tête
- Libretro, Retroarch et distributions sur Raspberry Pi
- Choisir sa machine de rétrogaming
- Installer et configurer un Raspberry Pi
- Les manettes rétrogaming
- Mon installation d’émulation
Où trouver les ROMs
Les premiers « groupes de warez » qui dumpaient les cartouches ou copiaient les jeux disquette avaient tendance à rajouter des « intros » avec leurs noms au lancement des jeux, et régulièrement, les modifiaient, les corrigeaient, ou ajoutaient des codes de triche, sans forcément le spécifier. Pour éviter ces vieux dumps, souvent mal faits et buggés, recherchez les packs « No-Intro« , le résultat d’un effort collectif récent de re-dump « propre » sur plusieurs années. Pour les ISO, c’est un peu pareil, privilégiez les « Redump« .
Méfiez-vous des sites de téléchargement : ils ferment, rouvrent, retirent leurs roms, ou se transforment en nid à virus et spyware (refusez catégoriquement d’installer quoi que ce soit provenant de ces sites). Globalement, le plus simple, c’est de rechercher un romset complet, puis d’y faire du tri ou de n’en extraire que ce qui nous intéresse, mais c’est aussi ce qui prend le plus de place.
- Un site liste tous les liens de téléchargement à jour pour toutes les machines.
- Archive.org a de nombreux romsets (comme TOSEC ou No-Intro), mais ils sont ajoutés et supprimés au fil des DMCA. C’est également là où vous trouverez le plus facilement les romsets MAME et FBNeo ; cherchez « MAME romset » ou « FBNeo romset ».
- Reddit a de nombreuses listes de téléchargements ; les liens changent sans arrêts, recherchez vous-même, avec par exemple « reddit romset nomdelamachine ».
- Planetemu est une source fiable de roms, ils ont également pas mal de versions pré-hackées, mais c’est très loin d’être exhaustif.
- Fightcade ROMs propose toutes les roms compatibles avec le logiciel Fightcade.
Si vous souhaitez faciliter les jeux ou les traduire, il n’est pas très difficile de trouver des hacks, notamment ici : Romhacking.net
La région : USA, Europe, Japon
Les jeux en version occidentale ou Japonaise sont parfois strictement identiques, et n’ont parfois rien à voir, comme le célèbre exemple de Super Mario Bros 2 qui n’est tout simplement pas le même jeux en occident et au Japon (il y en a d’autres). Le plus souvent, les jeux ont de simples ajustements de difficulté et de la censure (par exemple Nintendo US refusait de voir apparaître de l’imagerie religieuse ou de la nudité), des corrections de bug, des musiques modifiées, voire même des niveaux entiers en plus ou en moins. Je ne vais pas vous faire la liste par le détail, elle est trop longue, et d’autres sites font déjà ça très bien : recherchez « nomdujeu US Japan differences ».
L’autre différence importante pour le choix de la région de votre jeu, c’est la vitesse. Vous savez peut-être que les USA et le Japon utilisaient le NTSC en 60Hz, tandis que l’Europe utilisait le PAL ou le SECAM en 50Hz (si vous ne le saviez pas, direction le glossaire). Le problème, c’est qu’à l’époque, la plupart des développeurs ne s’embêtaient pas à ajuster les jeux : ils tournaient juste plus lentement en Europe qu’aux USA. Ca peut ne pas vous poser de souci (ça rend certains jeux plus faciles), mais c’est moins fluide, surtout sur nos écrans plats qui sont aujourd’hui tous à 60Hz.
Pour la plupart des jeux, il est donc conseillé de privilégier les versions Américaines ou Japonaises, selon la quantité de texte (beaucoup de jeux Japonais ont des menus en anglais). Si le jeu comprend beaucoup de textes et que vous n’êtes pas à l’aise avec l’anglais, prenez la version Européenne ; de toute façon, s’il y a tellement de texte, c’est probablement un RPG ou un jeu d’aventure qui sera moins pénalisé par la fréquence plus basse.
Certains émulateurs permettent aussi de forcer le 60Hz sur les jeux PAL, la plupart fonctionnent, mais cela peut introduire des bugs plus ou moins subtils.
Trouver les bons BIOS
Trouver le bon BIOS est parfois assez compliqué : ils changent au fil des modèles et révisions de machines, selon les régions, etc. Les ordinateurs comme l’Amiga ou l’Atari ST ont des dizaines de BIOS différents selon les configurations.
Les émulateurs demandent souvent une version spécifique de BIOS : si c’est le cas, ils vous fourniront un hash MD5 pour être sûr de trouver le bon fichier. Dans ce cas, il vous suffira de rechercher ce code MD5 sur internet.
GameTechWiki permet de télécharger directement des BIOS, mais étant hébergés sur des services type Mega, Mediafire ou Dropbox, les liens sont souvent indisponibles : Emulator Files – Emulation General Wiki.
Les suffixes des roms
En cherchant des roms, vous allez rapidement tomber sur des noms de roms du genre « Super Mario World (U) [b2][T+Dut100_OkImpala].smc« . Que peuvent bien vouloir dire ces signes cabalistiques ?
Les suffixes les plus courants / importants :
- Le plus facile à comprendre, c’est la région : (U) pour USA, (E) pour Europe, (J) pour Japon. Parfois, (UE) désigne les jeux qui n’ont qu’une seule version, commune à l’Europe et aux USA.
- [!] désigne les meilleures qualités de dumps. C’est ce que vous voulez télécharger si vous voulez la version originale intacte.
- [b] désigne soit une version beta, soit un « bad dump », une copie corrompue d’une certaine manière. Parfois ces dumps sont conservés car ce sont les seuls existants d’un jeu rare, ou d’une version spécifique de ce jeu, comme un prototype. Il peut y en avoir plusieurs dans un même romset : [b2], [b3], etc.
Pour les jeux sur ordinateur, préférez les versions crackées ([cr]), car ils intégraient souvent des mécanismes de protection qui nécessitaient d’avoir le manuel à portée de main, voire même des roues codées ou autres gadgets physiques, qui vous seront indisponibles sur émulateur.
Dans le détail :
- [a] : version alternative ; certains jeux sont sortis en plusieurs révisions, avec des correctifs dans les versions suivantes par exemple.
- [cr] : version crackée pour contourner les protections anti-copie.
- [f] : « fixed » : une version avec des bugs corrigés par des hacks.
- [h] : hack. Si rien d’autre n’est précisé, bon courage pour savoir ce qui a été modifié.
- (M#) : multi-langues, le # spécifie le nombre de langues.
- [o] : « overdump », la taille du fichier est supérieure à la taille du jeu à cause d’un mauvais dump, mais ce n’est généralement pas problématique.
- [p] : version prototype ; ou bien pirate, par exemple des versions bootleg. Parfois quasiment identique à l’original, parfois pas du tout.
- [t] (minuscule) : « trainer », une version qui permet d’activer de la triche à volonté. S’il y a un chiffre, désigne le nombre d’options disponibles.
- [T+] (majuscule) : « translation+ » : traduit le jeu dans la langue spécifiée après le + (ou en anglais si rien n’est spécifié). S’il y a un chiffre (ex : T+FR50), désigne le pourcentage du jeu traduit (ici 50%).
- [T-] : « translation- » : retire une traduction, souvent pour en ajouter une autre. Spécifie la traduction remplacée, si c’est pertinent, par exemple un jeu anglais/français avec une version espagnole qui remplace le français (T-FR+ES).
- (Unl) : unlicensed, souvent un jeu amateur (ou pas) développé sans l’autorisation du constructeur et produit en bootleg, ou bien un portage non-officiel, un jeu utilisant une licence sans l’accord de l’ayant-droit, etc. Très courant sur ordinateurs.
- ZZZ_ : préfixe qui spécifie qu’on ne sait pas trop ce qu’est la rom, ou qu’elle n’a pas encore été vérifiée. Parfois utilisé sur les logiciels transbahutés d’un site à un autre depuis 30 ans, et qui proviennent de systèmes pas très populaires ; assez fréquent sur les romsets d’ordinateurs.
- (-) : année inconnue.
- (###) : une série de lettres et/ou de chiffres représente généralement le checksum ; rarement utilisé.
- (##k) : la taille du fichier ; rarement utilisé.
Les numéros suivants les symboles désignent d’autres variante de la même modification (excepté « t »). Par exemple [a] désigne une version alternative, et [a2] une seconde version alternative.
Les noms suivants certains symboles désignent les groupes qui ont fait la modification : par exemple [cr Tristar][t +2 Heresy] indique que le crack a été fait par Tristar, et qu’un trainer fait par Heresy offre deux options. Certains groupes font du travail de qualité, vous pouvez donc préférer un crack à un autre (il y a trop de groupes pour en faire une liste ici).
Les codes spécifiques à des systèmes :
- Game Boy : [C] pour le support de la Game Boy Color, [S] pour le support du Super Game Boy.
- Super NES : (BS) pour les jeux Stellaview (un système de téléchargement de jeux Japonais), (NP) pour Nintendo Power, un magazine Américain qui distribuait parfois des jeux ou des démos.
- NES : [PC10] pour les jeux Playchoice 10 (une variante arcade de la NES), [VS] pour les jeux V.S. (une autre variante arcade de la NES).
- Amiga : (AGA) pour les jeux Amiga AGA (Advanced Graphics Array).
Source : ROM Suffix Explanations | 64bitorless (archive.org)
Une autre liste de suffixes et d’explications : http://emulation.gametechwiki.com/index.php/GoodTools
Les formats des jeux
Pour les consoles, c’est assez simple : même s’il y a plusieurs extensions possibles, la plupart des émulateurs savent toutes les lire ; dans le cas contraire, simplement renommer l’extension du fichier suffit souvent à en permettre la lecture.
Pour l’arcade, c’est plus complexe, un guide est dédié à ça.
La plupart des ordinateurs n’ont pas de particularité, et les jeux sont soit sur des disquettes, soit sur des CD-ROM. Mais certains ordinateurs avaient différents moyens de lire les programmes (notamment disquette, cassette et cartouche), et on peut trouver de nombreux formats de jeux.
Commodore 64
- CRT : des dumps de cartouche (CaRT). C’est plus pratique que les jeux multi-disquettes, mais il n’y a souvent pas de sauvegarde possible.
- D64 : des dumps de disquettes (Disk), la meilleure solution si ce n’est pas un jeu multi-disquettes.
- PRG : des programmes au format binaire, l’équivalent des .exe sur Windows, pour les jeux qui n’avaient besoin d’aucun autre fichier.
- T64, TAP : des dumps de cassettes (TAPe), plus longs à charger (ça peut être accéléré mais ça cause parfois des bugs).
- D’autres formats existent : LNX (un format spécifique à Lynx, un programme sur C64) ; P00 (un fichier généré par certains émulateurs C64) ; Z64 (des fichiers compressés).
ZX Spectrum
- DSK, FDI, TRD, IMG, MGT : des dumps de disquettes (DiSK) (préférez le DSK, si vous avez le choix).
- TAP, TZX : des dumps de cassettes (TAPe) (préférez le TZX).
- Z80 : une « image mémoire » du jeu (le format le plus courant).
- De nombreux autres formats existent mais sont moins utilisés.