The Next Penelope est un jeu étrange, qui mélange auto-runner, aventure, RPG, et course à mi-chemin entre F-Zero et Wipeout.
L’histoire est plutôt originale, et bien qu’elle s’inspire évidemment de l’Odyssée d’Homère, elle semble puiser également ses inspirations dans l’anime Ulysse 31, tout en y apportant sa propre vision : en effet, au lieu de se concentrer sur le voyage d’Ulysse, elle préfère raconter ce qui arrive à Pénélope, qui part à la recherche de son époux au cœur d’un conflit entre les dieux, les titans et les humains. L’ambiance est très bonne, l’histoire intéressante, les dialogues bien écrits, c’est une vraie réussite à ce niveau.
En revanche, pour ce qui est du jeu à proprement parler, c’est moins reluisant : on pilote un vaisseau qui accélère tout seul, et pour lequel on débloque progressivement des armes (tir, mines…) et gadgets (boost, téléportation…). Les niveaux alternent entre évitement d’obstacle, course contre des adversaires et combats de boss, et c’est là que le bât blesse : la maniabilité est très particulière, avec un grave manque de précision dû en partie à une caméra un peu flottante, et surtout un vaisseau qui rebondit partout sur les murs en mode flipper dès qu’on en frôle un, ce qui nous ralentit énormément.
J’aurais pu sans doute m’y habituer ou profiter de l’histoire s’il était possible de régler la difficulté, mais il n’en est rien ; le jeu est brutal dès le début, et ne pardonne absolument aucune erreur : si vous tapez le moindre mur, ou si vous ratez un boost, vous pouvez aussi bien recommencer la partie. Bien piloter ne suffit pas, il faut faire un sans-faute absolument parfait, apprendre les circuits par cœur et utiliser toutes les ressources disponibles : c’est du pur die & retry, et je déteste ça. Il est possible, et même sans doute obligatoire, de grinder les premières missions pour récupérer de l’expérience et améliorer son vaisseau, mais à mon sens, ça relève uniquement d’un problème d’équilibrage, particulièrement au vu des boss ridiculement faciles une fois compris leurs patterns.
Graphiquement, The Next Penelope possède un style particulier qui a son charme, avec des portraits de personnages très bien réalisés, et un jeu en « 2D inclinée » qui fait furieusement penser au Mode7 de la SNES ; en revanche, l’écran bouge dans tous les sens à chaque virage, à chaque tir, à chaque explosion, zoome et dézoome sans arrêt : ça rend le jeu particulièrement illisible, et augmente d’autant la difficulté.
The Next Penelope propose un concept intéressant et original, gâché par un gameplay d’un autre âge et une difficulté aberrante. Ceux qui aiment (ou supportent) le die & retry sauront en profiter, les autres peuvent passer leur chemin.