Radiant Silvergun est un shmup sorti sur Saturn en 1998, développé par Treasure, célèbres pour Gunstar Heroes, et qui feront Ikaruga par la suite.
Créé en réaction au déclin des shooters en salle d’arcade et de leur perception de jeux trop basiques, Radiant Silvergun met le paquet sur la mise en scène : il débute par une longue séquence d’introduction animée dans le style des années 80/90, et le mode histoire suit un scénario qui interrompt régulièrement l’action par des dialogues doublés. C’est donc un des premiers shmups vraiment cinématiques, et le résultat s’en ressent, avec un résultat assez impressionnant pour l’époque, et des animations bien travaillées, comme à l’arrivée de certains boss.
Le gameplay est complexe, trop pour son propre bien. Trois tirs sont disponibles : tout droit, à tête chercheuse ou sur les côtés ; chacun de ces tirs, combiné à un autre, en crée une variation ; et il faut rajouter une « épée » (la Radiant Sword) qui permet d’annuler certains tirs ennemis et charge une jauge qui permet de taper très fort, mais à courte portée. Et je ne parle même pas du reste : les armes qui s’améliorent au fil de la progression, ainsi que le scoring basé sur les chaînes d’élimination d’ennemis d’une seule couleur ! J’espère que vous êtes bien concentrés, parce qu’il va falloir compter sur ses réflexes autant que l’apprentissage de l’utilisation des armes…
Radiant Silvergun propose plusieurs modes de jeu : en arcade classique, à scoring, sans la partie histoire, et dans lequel on peut augmenter son nombre de vies jusqu’à 10, mais qui est limité à 3 continues ; et un mode scénario, avec une seule vie et un seul continue, dans lequel on va grinder. En effet, dans ce mode, les armes s’améliorent lorsqu’on les utilise, et conservent leur niveau lorsque l’on perd : sauvegardez à ce moment-là, recommencez une partie depuis cette sauvegarde, et vous la débuterez avec le niveau de puissance que vous aviez. C’est un concept intéressant, mais à moins d’être vraiment très bon, il demande énormément de grind, et le retour systématique à l’écran de titre, avec recharge de sauvegarde plutôt qu’un redémarrage rapide, tape rapidement sur les nerfs.
En effet, le jeu est difficile, très difficile : il n’attend pas la fin du premier niveau pour sortir les griffes, et on en prend immédiatement plein la gueule. Les nuées d’ennemis complexes font place à différents boss qui s’enchaînent pour embrayer sur encore d’autres situations tendues, et alors qu’on a battu 4 ou 5 boss de justesse, on apprend qu’on vient juste de finir le premier niveau ! Ces boss oscillent entre le banal et le plutôt bon, et ont tous des morceaux à détruire les uns après les autres, ce qui est plus risqué mais donne un bonus de score. Le plus intéressant dans tout ça, ce sont probablement les niveaux, qui présentent des situations nécessitant de changer régulièrement d’arme et de tactique, mais peuvent souvent se franchir de différente manière, et démontrent que toutes les armes ont un usage, bien qu’elles soient tellement nombreuses que certaines font un peu doublon.
Sur cette version, comme sur les autres jeux édités par LiveWire (Mushihimesama, DoDonPachi ou EspGaluda 2), il n’y a aucun bonus, aucun manuel et aucune information sur le gameplay, les modes de jeu, etc : débrouillez-vous pour comprendre que le mode histoire se joue comme un RPG, et allez donc voir un wiki pour apprendre le système de scoring.
C’est trop. Radiant Silvergun est trop compliqué, trop dur, trop long. C’est le même problème que Ikaruga : sans doute excellent quand on maîtrise, mais écrasant quand on est un joueur « normal », et qu’on est submergé à la fois par la complexité et la difficulté pas du tout accueillante. On peut bien progresser en mode histoire si on y investit du temps, mais il faut vraiment beaucoup trop grinder pour que ce soit plaisant à mon goût.