Save Me Mr Tako: Definitive Edition

Il n’est pas facile pour moi de parler de ce jeu. J’ai été très déçu par la première version, qui avait beaucoup de potentiel mais beaucoup de petits défauts qui rendaient l’expérience désagréable. Un patch a été bloqué par l’éditeur (Nicalis), depuis reconnu pour ses pratiques quasi-malhonnêtes et son attitude honteuse ; après quelques difficultés, le développeur a récupéré ses droits, et réussi à publier une nouvelle version, que j’ai beta testé : je ne suis donc pas totalement objectif.

Save Me Mr Tako est donc un jeu de plateforme avec un look Game Boy, avec une grosse partie d’exploration : après quelques niveaux, on découvre un monde construit avec une histoire relativement complexe bien qu’assez naïve, des secrets partout, et une durée de vie assez conséquente. Le jeu se concentre évidemment sur la plateforme mais intègre aussi quelques moments de puzzle, d’infiltration, ou des donjons, avec une tendance qui tire vers le jeu d’aventure non linéaire : les idées sont nombreuses, et même si ça n’est pas toujours parfaitement exécuté (il manque notamment un moyen ingame de se rappeler ce qu’on doit faire), on ne peut pas nier l’ambition du titre.

Le poulpe que l’on contrôle ne peut pas éliminer les ennemis mais les paralyse temporairement avec un jet d’encre pour pouvoir s’en servir de plateforme ; la physique particulière rend quelques passages plus frustrant que nécessaire, mais on s’y fait, et il y a un certain charme rétro. Les graphismes sont mignons même si les arrière plans sont parfois vides, et le feeling GB est plutôt bien rendu ; les musiques sont sympathiques et collent bien au jeu.

Dans l’ensemble, l’idée générale est sympathique même si on sent que c’est un jeu fait par un jeu développeur solo, sans beaucoup d’expérience : il y a beaucoup d’idées, mais elles manquent souvent de fignolage ; il ne faut pas espérer le jeu de l’année, mais on peut apprécier la passion évidente pour le genre et l’époque.

Cette « Definitive Edition » est donc la seconde version du jeu, et en corrige les défauts les plus saillants : la plupart des niveaux ont été revus, la physique a été modifiée, et des modes de difficulté ont été ajoutés pour permettre d’avoir un système de vies et ne plus perdre en un seul coup. Ces corrections sont assez mineures si elles sont prises individuellement, mais leur accumulation rend véritablement le jeu meilleur, et le font passer de « frustrant » à « agréable », sans le révolutionner non plus, soyons honnêtes. Malheureusement, à cause des machinations de l’éditeur, cette version n’est pas distribuée aux anciens acheteurs, et il vous faudra racheter le jeu ; vous ne voudrez probablement pas retenter votre chance si vous avez été déçu de la première version…