Pionniers du jeu vidéo, Atari ont su révolutionner l’arcade et les jeux vidéo avec Pong en 1972, puis des tas de hits dans les années 80. En revanche, ils sont surtout restés populaires aux US et ont eu du mal à percer au Japon, où les joueurs avaient des goûts assez différents. Leur présence était très importante dans les années 80, avec une présence en arcade (jeux vidéo, flippers etc) et sur console et ordinateurs, mais en 1992 la société explose suite à un contexte défavorable et de nombreuses mauvaises décisions ; les droits sont éclatés et rachetés un peu partout, même s’ils sont en train d’être consolidés par l’Atari actuel.
Cette cartouche se concentre sur des jeux couvrant une période allant de 1972 à 1983, avec un mélange de hits et de titres un peu moins connus.
1972 – Pong : Pong était tout simplement le premier jeu vidéo d’arcade produit en masse, et a généré des centaines (milliers ?) de clones et dérivés de toutes sortes. C’est ici une récréation (pas d’émulation possible pour ce type de machine TTL) pas du tout fidèle avec une balle qui va très vite, et des paddles tous petits et imprécis, qui rendent le tout injouable : quel dommage ! Ce n’est pourtant pas un jeu très compliqué à reproduire fidèlement, de nos jours.
1976 – Night Driver : un jeu de course novateur par sa vue « cockpit », et qui simule la route par de simples plots lumineux : les ingénieurs de l’époque ne manquaient pas d’imagination pour tricher et donner une impression de vitesse. Basique mais sympathique, bon courage pour aller bien loin, cela dit.
1977 – Canyon Bomber : on lance des bombes depuis un zeppelin ou un biplan, qui détruisent des piles de cibles avec des points, et un adversaire fait pareil en même temps ; 3 bombes qui touchent le sol sans toucher de cible, et on a perdu. Pas mal, avec un petit côté stratégique pour gêner l’adversaire.
1978 – Super Breakout : le casse-briques originel Breakout avait été un gros hit, cette suite rajoute plusieurs modes de jeu. C’est un peu basique face aux modernisations comme Arkanoid, et étant originellement contrôlé par un spinner, c’est un peu injouable, avec une raquette trop peu précise.
1978 – Skydiver : un jeu tout simple où on saute d’un avion et on doit atterrir sur une cible en parachute : il faut bien viser pour ouvrir le parachute assez tôt pour ne pas s’écraser et pouvoir corriger sa trajectoire, mais assez tard pour marquer des points, et au bon moment pour atteindre la cible au sol, pendant qu’un adversaire fait la même chose en même temps. Basique mais addictif.
1979 – Lunar Lander : on pilote un module d’alunissage, et on doit contrôler sa vitesse verticale et horizontale tout en surveillant sa jauge de carburant, pour alunir sur des cibles avec des multiplicateurs de points. Un jeu unique, que j’ai toujours adoré, avec une physique remarquable pour l’époque.
1980 – Missile Command : célèbre jeu porté un peu partout, on contrôle un curseur qui permet de cibler des missiles qui descendent sur nos installations, alors que nos munitions sont limitées. De l’action frénétique avec un peu de stratégie, assez addictif, mais c’est un jeu pensé pour être joué au trackball et, s’il n’est pas injouable, utiliser un dpad est bien moins efficace.
1980 – Warlords : un casse briques à 4 joueurs : chacun dans un angle, on protège un château en se renvoyant une boule de feu, avec un peu de stratégie car on peut la capturer quelques instants pour la renvoyer plus fort au risque qu’elle nous explose à la figure. Très fun, mais encore une fois les contrôles étaient pensés pour un spinner et ne sont pas du tout adaptés au dpad, ce qui rend le jeu assez difficile à contrôler.
1981 – Asteroids Deluxe : version enrichie du célèbre shooter qui a eu un énorme succès, on tire sur des astéroïdes et des soucoupes tout en se déplaçant librement en pivotant sur soi-même. Ce n’était pas un hit pour rien, et il est plutôt addictif encore aujourd’hui.
1981 – Centipede : encore un célèbre shooter qui a eu un énorme succès, avec un thème « insectes et champignons » original. Intense et prenant, et pour une fois, même si l’original se contrôle au trackball il reste jouable au pad.
1982 – Liberator : une sorte de Missile Command inversé basé sur le même principe (contrôler un curseur pour tirer sur des trucs qui se déplacent) sauf qu’on joue le rôle inverse : on élimine les missiles d’une planète qui se défend contre notre invasion, ou peut être notre libération d’après le titre. Encore plus intense que Missile Command, et plus varié aussi, mais encore plus difficile de progresser sans trackball.
1982 – Millipede : version survitaminée de Centipede, avec plus de variété et de contenu mais aussi plus difficile : comme pour Asteroids Deluxe, c’était la mode des nouvelles versions « pour joueurs experts ». Comme pour Centipede, le passage de contrôles trackball au pad se fait sans trop de perte de précision ni de réactivité.
1983 – Crystal Castles : peu connu, c’est une sorte de variante de Pac-Man dans lequel on récolte des gemmes sur un labyrinthe en vue isométrique avant que les ennemis ne les ramassent eux même. Intéressant et original mais là aussi, les contrôles originellement pensés pour un trackball rendent l’exercice plus difficile que nécessaire ; dommage, car c’est le seul jeu de la cartouche ayant une fin, les autres se contentant de devenir de plus en plus durs.
Meilleurs jeux : Lunar Lander, Missile Command, Asteroids DX, Centipede, Millipede
Beaucoup de gros hits qui ont parfois bien vieilli, et quelques jeux moins connus mais sympathiques, qui représentent bien la diversité du développeur durant ces années. Malheureusement la production Atari de cette période comporte beaucoup de titres pensés pour un trackball ou un spinner, et sont assez mal réglés pour une machine moderne, ce qui rend trop de jeux incontrôlables. A quand une manette spinner pour l’Alpha, comme Taito l’a fait pour l’Egret ?