Ys VIII est un action-RPG, avant-dernier épisode d’une longue lignée qui remonte aux années 80, qui racontent les voyages de Adol, aventurier aux cheveux rouges ; mais c’est seulement le second Ys auquel je joue, après Origin que j’avais adoré.
L’histoire peut se résumer ainsi : un navire s’est échoué sur une île déserte remplie de monstres, il va falloir trouver un moyen d’en partir, et… c’est tout. Pas de monde à sauver, de grand méchant ou quoi que ce soit, juste de la survie et de l’exploration : ce n’est pas vraiment intense, et le scénario met beaucoup de temps à passer au-delà de « il faut construire un camp, chercher les autres naufragés puis partir d’ici » ; après une trentaine d’heures il commence à se passer des choses intéressantes et à y avoir des rebondissements, mais qu’est-ce que c’est lent à évoluer !
Le gameplay est nettement plus agréable que le scénario : les combats sont dynamiques et nerveux, bien qu’assez classiques avec un système pierre/feuille/ciseau de faiblesses et résistances en fonction des personnages, que l’on peut changer d’un simple bouton. Loin d’être techniques, c’est surtout du défouloir tendance musou (comme les jeux Warriors) avec très peu d’impact des armes : on mouline les ennemis par dizaine, et on avance à toute allure d’une zone à une autre, en s’immobilisant de temps à autre pour faire remonter la vie, marque de fabrique de la série. De temps en temps on croise des donjons, avec un objet à obtenir pour progresser et ouvrir de nouveaux passages dans l’île, et un boss à la fin : c’est presque un Zelda-like ! On trouvera aussi des matériaux qui permettront de faire du crafting, et de temps en temps, l’exploration est interrompue des phases typées « tower defense », avec des vagues de monstre à éliminer, bref, le jeu est plutôt varié.
L’exploration, qui est un élément central, est en revanche moins réussie : initialement sorti sur Vita, le jeu a des contraintes techniques importantes, notamment des zones assez petites et des chargements courts mais fréquents. C’est aussi très linéaire et dirigiste, au point que le jeu nous refuse parfois d’aller dans le « mauvais » embranchement ! Les environnements ont également du mal à se renouveler, et tournent beaucoup trop autour des grottes et de la jungle.
Techniquement, sur Switch en mode portable, Ys 8 n’est pas un gros succès : il y a beaucoup d’aliasing et certaines scènes piquent parfois bien les yeux, la résolution semble parfois assez basse, et je ne parle pas des quelques bugs d’affichage (en particulier sur l’eau), ou de la caméra qui tremble durant certains dialogues ! Ce n’est pas permanent (contrairement à des portages comme The Outer Worlds ou Journey to the Savage Planet), et lorsque l’image se stabilise un peu ce n’est pas moche du tout, mais il faut être assez tolérant pour en profiter ; préférez peut-être faire la version PS4 ou PC, si vous y avez accès.
Comme d’habitude chez Falcom, la musique est excellente, à tendance rock un peu nerveux, et les dialogues sont doublés en anglais ou Japonais ; en revanche, les textes en français sont bourrés de fautes et de choix de traduction bizarres, et je n’ai pas trouvé comment les changer.
Ys VIII est un RPG/action bien dynamique qui le rend très agréable, malgré le rythme de son histoire particulièrement lent. Un bon jeu, pas prise de tête, mais qui ne renversera personne.