World’s End Club a fait un peu de bruit lors de son annonce, car il a été réalisé par les auteurs des (relativement) célèbres Danganronpa, Zero Escape et autres jeux d’aventure et visual novels… dont je n’ai joué à aucun. Il a en revanche été assez mal reçu par la presse, mais les critiques les plus sévères semblent venir de la part des amateurs des autres jeux des réalisateurs, qui s’attendaient sans doute à tout autre chose. Voici donc l’avis de quelqu’un qui n’a aucun apriori, et aucun point de comparaison.
L’histoire est très étrange, souvent un peu perchée, et qui semble sans queue ni tête pendant un bon moment : une histoire de fin du monde, un peu oppressante, avec beaucoup de questions et très peu de réponses, même à la fin du jeu, avec un bon nombre de clichés mais aussi beaucoup de retournements de situation inattendus. Le jeu démarre sur un jeu d’élimination de type battle royale (qui correspond à la démo) mais n’a pas grand-chose à voir avec le contenu du reste du jeu, dans lequel on va se contenter d’avancer avec des successions de petits puzzles et de phases d’action, avec une ambiance qui change d’un moment à l’autre, saute du coq à l’âne, et part dans tous les sens en permanence : c’est assez perturbant, mais c’est aussi ce qui fait son intérêt. En revanche, les nombreux personnages sont un peu mono-dimensionnels et donnent l’impression de servir à cocher une liste de clichés : le geek, le sportif, le sombre-et-mystérieux, etc. J’ai fini par m’y attacher quand-même, mais il ne faut pas s’attendre à grand-chose de ce côté-là.
Etant un portage de jeu mobile, le gameplay the World’s End Club est assez simple. Le jeu se découpe en plusieurs types de niveaux, notamment des phases d’action où l’on se déplace de gauche à droite, on active des mécanismes ou l’on tape sur des ennemis ; et des phases d’histoire interactive où l’on peut parler aux différents personnages. Durant les phases d’action, on alterne le contrôle de différents personnages avec différentes capacités, dont on va se servir pour progresser dans des phases un peu « die & retry » pas très passionnantes, avec un gameplay jamais très profond.
De temps en temps, l’histoire nous demande de faire un choix entre deux options ; cela crée un embranchement dans une « timeline » des niveaux. Ces événements sont assez rares, et la première partie que l’on fait « bloque » un des choix possibles, pour nous obliger à avoir la « mauvaise fin » (assez radicale) et reprendre un peu plus tôt. Il faudra revenir en arrière, et visiter tous les embranchements possibles, pour débloquer la « vraie fin » ; ce qui pourrait être assez impressionnant se fait en réalité très vite, car il n’y a que deux branches à la timeline, et toutes se rejoignent, sauf à la fin : on est très loin des arbres de choix touffus de certains jeux.
Techniquement ce n’est pas moche mais pas vraiment ébouriffant : venant de l’Apple Arcade, on comprend que ce soit simple. Tout le jeu est doublé en anglais ou japonais, avec des sous-titres en français. Les doublages sont bons, et les traductions très correctes, en réussissant même à traduire certains jeux de mot.
Il m’a fallu 9h pour le terminer en ligne droite ; on doit pouvoir y passer une heure de plus pour récupérer tous les collectibles, qui ne sont pas vraiment cachés.
World’s End Club est un « petit » jeu, un jeu indépendant Japonais sans grande prétention, avec une histoire un peu pétée et un gameplay basique, mais aussi suffisamment de charme pour qu’on passe un bon moment, à condition de modérer ses attentes.