On va tout de suite évacuer le défaut principal : c’est vieux. Le jeu date de 1989, et ça se sent.
Le perso a une inertie de malade, la portée des attaques est hyper courte et les hitbox assez exigeantes, les secrets sont à base de mur d’apparence normale qu’on peut traverser à certains endroits ou de portes au milieu de nulle part sans aucun indice, les ennemis peuvent nous bloquer dans un coin avec une boucle de « flinch », les boss ont un seul pattern hyper basique, etc.
Bref, ça sent la naphtaline un peu partout.
Pour ceux qui n’y sont pas totalement réfractaires (ou qui aiment ça), cependant, un jeu fantastique se cache derrière cette apparence désuète… ou non, plutôt, c’est l’inverse. Les côtés désuets du jeu se cachent derrière l’apparence splendide du remaster.
Les graphismes ont été refaits totalement, à la main, avec des hitbox et des animations qui correspondent à la frame près aux animations originales. Je note particulièrement que le personnage a des animations lorsque l’on change de direction, ce qui permet de gérer infiniment mieux l’inertie lors du changement de direction.
Les décors ont été rafraîchis aussi, et on passe de « couloir de 1km composé d’une seule texture » à des dessins parfois uniques, très détaillés, bourrés de détails et d’easter eggs, avec des effets comme des rais de lumière ou de la déformation quand on est dans l’eau. Ils en ont profité pour rajouter des « aides visuelles » pour les passages secrets obligatoires pour progresser : par exemple, un mur à traverser pour accéder au premier boss est bien mieux indiqué.
Outre les graphismes, les musiques ont également été refaites, et respectent généralement très bien les originales, tout en étant infiniment plus sympathiques aux oreilles des allergiques au chiptune. Les menus et les contrôles ont également été revus, et facilitent grandement la vie.
Il est également possible de personnaliser les options du mode rétro (graphismes, musiques, bruitages, et même les menus peuvent être changés). Deux touches permettent de basculer indépendamment sur les graphismes ou les musiques rétro à n’importe quel moment, pour un coup de nostalgie, ou simplement voir le travail effectué sur le remaster. C’est fort sympathique.
Concernant le jeu en lui-même, c’est le plus important, mais j’ai moins de choses à dire. C’est simple, c’est fun, ça se joue très bien, c’est pas prise de tête. Un jeu de plate-forme/action avec un peu d’exploration, ça fait vaguement penser à Metroid ou Zelda. C’est court, et la difficulté n’a absolument rien d’insurmontable.
Petit détail pour la version cartouche Switch : celle-ci est stylée comme une cartouche Master System, avec une grille blanche sur fond rouge. C’est un détail qui en dit long sur l’amour que portent les développeur au jeu original.
Wonder Boy Dragon’s Trap est un très bon jeu rétro, parfaitement remasterisé et adapté, malgré son feeling très old school.