Wavetale est un jeu d’aventure/action et d’exploration, dans un monde post-apocalyptique recouvert d’eau, avec une brume étrange et des monstres de vase qui attaquent les gens.
L’histoire est sympathique, bien qu’assez convenue : on suit une fille qui a perdu ses parents et essaye de comprendre ce qui s’est passé pendant la guerre qui s’est déroulé lorsqu’elle était bébé, alors que tous les gens autour d’elle conservent leurs secrets et leurs rancœurs. Les sujets abordés sont assez universels, et tournent autour de notre rapport à notre histoire, des conflits entre générations, entre les peuples ou entre les classes, de l’écologie, et saupoudre le tout d’histoires personnelles. J’ai beaucoup aimé la suivre, et je l’ai trouvé bien écrite, parfois émouvante, avec quelques retournements de situation plus ou moins prévisibles. L’ambiance est aussi très réussie : le style et la DA qui rappellent Wind Waker me sont très sympathiques, et la musique est agréable avec une tonalité très particulière.
Le gameplay est original : on récupère rapidement la capacité de glisser sur l’eau, et on va passer la plupart du jeu à surfer sur les vagues, foncer et sauter de manière très grisante, un peu comme pour The Pathless ; on possède également une sorte de grappin, qui permet aussi bien de se déplacer lors des phases de plateforme, que d’attaquer certains ennemis. Il est possible de double sauter, et même de planer un peu dès le début du jeu ; les capacités de déplacement sont nombreuses, mais elles sont toutes disponibles dès les premières minutes, et on ne débloque rien au fil du jeu. Les combats sont assez basiques : une attaque normale, une puissante et une esquive, et c’est tout. Ils sont assez simples et facile, avec des ennemis qui s’éliminent en 2 coups pour la plupart, 4 ou 5 pour les plus résistants ; les rares boss sont plutôt à éliminer à l’aide de plateformes et d’interrupteurs à activer. Ceux qui trouvent le jeu quand-même trop difficile pourront activer quelques aides, jusqu’à se rendre invincible, mais la plupart ne sont pas expliquées : il faudra deviner tout seul ce que fait l’option « boost »…
Aux premiers abords, Wavetale pourrait faire penser à Zelda, avec son alternance d’exploration, de combats et de puzzles simples à base d’interrupteurs dans des petits « donjons », mais ce n’est pas le cas : le jeu est très linéaire, et même si on débloque des zones une par une, on n’a aucun intérêt à revenir dans les précédentes, à moins de vouloir chercher tout ce qui sert d’argent, qui ne servent à rien puisqu’il n’y a rien d’utile à acheter. La structure de la progression est assez constante : on explore quelques îlots, on élimine les ennemis locaux, on nettoie la vase, puis on parle à des PNJ, on active des interrupteurs et on saute sur des plateformes, parfois on passe dans une zone qui sert de « donjon ». Une fois les conditions de progression remplies, on va passer quelques minutes sur l’eau pour changer de zone, en essayant de sauter le plus haut possible sur les vagues, puisqu’il n’y a pas grand-chose d’autre à faire sur le chemin, et qu’on ne peut pas se téléporter. Puis on recommence ailleurs.
Cette structure un peu monotone n’est pas aidée par des décors et une DA qui ne se renouvellent pas assez ; heureusement, le jeu n’est pas assez long pour que l’on s’y ennuie : je l’ai fini en 3h30 en ligne droite. Il y a bien des habits inutiles à acheter, et quelques rares quêtes secondaires, mais on ne peut pas dire que Wavetale déborde de contenu, d’autant plus que l’exploration libre n’est pas récompensée : si un PNJ nous demande de trouver un objet, il n’apparaîtra qu’à ce moment-là ; inutile de fouiller avant d’avoir parlé à tout le monde !
Techniquement, sur Switch en mode portable, le jeu est mal fini, avec plein de petits problèmes : que ce soit les chutes de framerate ou le popping constant ; le volume très bas qui m’a obligé à monter le son de la console à fond ; les petits bugs d’affichage ici et là ; une ligne de dialogue en anglais au milieu de la traduction française ; les interrupteurs qui mettent parfois quelques secondes à s’activer ; ou bien les bateaux qui rebondissent sur l’eau comme si le moteur physique était bourré ; tout ça ne fait vraiment pas sérieux, et fait preuve d’un manque cruel de finitions.
Wavetale possède une histoire sympathique, des personnages attachants, un univers intéressant, et une DA plutôt chouette, mais une structure linéaire et un gameplay basique. Prenez-le comme un petit jeu à ambiance, mais pas sur Switch si vous le pouvez.