Vaporum est un dungeon crawler steampunk : on avance dans des couloirs étroits à la première personne, case par case, en affrontant des robots à vapeur avec des combats semi-temps réel, en résolvant des puzzles, et en explorant les niveaux pour trouver des secrets.
Impossible de ne pas faire un parallèle avec Bioshock tout au long du jeu : outre l’environnement, l’histoire est un peu du même acabit avec un grand phare/monolithe au milieu de la mer, et des des expériences qui ont mal tourné à l’intérieur. On y retrouve certains ennemis aussi : comment ne pas penser aux « Big Daddies » quand on voit un gros scaphandre avec un bras mécanique ?
Au début du jeu, on a accès à plusieurs classes (tank, équilibré, technologie, etc) mais qui ne changent pas fondamentalement : elles ont juste quelques % en plus à certaines statistiques, et pas de restrictions. Les améliorations sont les mêmes pour toutes les classes, et par conséquent elles se ressemblent toutes. Personnellement j’aime bien quand mon guerrier ne peut pas du tout lancer de sort, ou quand mon magicien ne peut pas utiliser d’épée à deux mains car ça demande de réellement adapter sa stratégie ; pas de ça ici, on a uniquement des boosts dans certaines compétences.
Les combats de Vaporum sont en semi-temps réel, à l’ancienne, comme dans Eye of the Beholder par exemple : on frappe, on attend un peu, on re-frappe. Il y a un système de pause active en appuyant sur un bouton : le temps s’arrête, et ne défile que quand on fait une action, que ce soit se déplacer, frapper, utiliser une technologie ou un objet, ou même juste changer de direction. Ca permet de bien mieux gérer les combats contre plusieurs ennemis, qui peuvent vite se révéler assez tendus si on reste en temps réel : il faut sans arrêt se repositionner pour esquiver les coups ennemis, tout en faisant attention de ne pas tomber dans les pièges. J’aurais cependant aimé la possibilité d’activer et désactiver automatiquement le mode « temps figé » au début et à la fin des combats : en l’état, il faut faire un raccourci à chaque fois, ce qui est un peu pénible à la longue.
La difficulté est plutôt bien dosée, avec différents niveaux que l’on peut changer en milieu de partie : le mode normal demande un peu d’attention, tandis que le mode « casual » permet de traverser le jeu à toute allure sans réfléchir. En revanche, quel que soit le niveau de difficulté choisi, les combats contre les ennemis de base ne sont vraiment pas passionnants : ils sont mous et interminables, on maintient « attaquer » sans réfléchir, avec un « échec de frappe » tous les deux coups, même en ayant bien amélioré la précision. A l’inverse, les ennemis élite sont très « cheesables » : s’ils sont seuls, et en fonction des pièces, on n’a souvent aucun mal à trouver une séquence de mouvements qui les « coince » à un endroit et qui permet de les dézinguer sans suer.
Les niveaux sont assez mitigés : ils se ressemblent beaucoup trop, et les véritables changements d’ambiance sont beaucoup trop rares. Le level design est aussi assez étonnant : pourquoi y a-t-il des fosses à pics à littéralement 2 pas des bureaux de libraires ? Il y a également énormément de puzzles, que ce soit des plaques à presser, des interrupteurs à trouver, ou des caisses à pousser ; j’espère que vous aimez Sokoban, parce que vous allez en bouffer, des caisses à pousser. Globalement les puzzles tournent un peu en rond et sont assez répétitifs, en plus d’être souvent très obscurs, sans que l’on comprenne toujours à quoi sert ce que l’on fait.
Il y a également beaucoup de coins secrets, et en particulier d’interrupteurs cachés dans le décor d’une manière pas très intéressante : il faudra faire face à chaque mur et parcourir le curseur sur chaque pixel jusqu’à ce qu’il change de forme, sans qu’il y ait vraiment d’indice dans le level design qui laisse penser qu’il y a quelque chose de louche. Le problème, c’est que ce qui pourrait être une bonne idée pour avoir quelques bonus supplémentaires est en fait quasiment obligatoire : c’est dans ces recoins secrets que se trouve le meilleur équipement, sans quoi le jeu devient très nettement plus difficile. On passe donc une bonne partie du jeu à observer attentivement des murs de béton pour voir si quelque chose dépasse : ce n’est pas très passionnant.
Vaporum est un jeu très « solitaire » : il n’y a pas de PNJ neutre ou amical, pas de quête secondaire, pas de marchand ou de magasin, rien. On est seul face aux ennemis et aux pièges, avec rien pour nous soutenir. Non seulement c’est très basique, mais en plus ça a un effet pervers sur l’inventaire : le premier, c’est que les objets pour se soigner deviennent très rares, puisque l’on est limité à ce que l’on trouve dans les conteneurs, qui sont fixes ! Si vous utilisez trop d’objets de gain de vie, vous n’en aurez tout simplement plus. Le second effet, plus gênant, est lié au système de compétences : on doit se spécialiser dans les armes contondantes (masses, etc), les épées, les pistolets ou les fusils, qui sont chacun des branches différentes. Mais il est fréquent d’avoir un équipement dans lequel on a investi beaucoup de points, qui ne devient plus suffisant face aux ennemis, et de ne pas en trouver de meilleur ! On a donc le choix entre changer d’arme et ne plus être optimisé, ou bien retourner chercher les secrets qui sont, comme je l’ai dit, ennuyeux à trouver. C’est vraiment très frustrant.
Adaptation de jeu PC, l’interface est vraiment pensée pour être utilisée à la souris, et n’est pas très adaptée à la console, avec une touche qui fait apparaître un curseur que l’on déplace au stick. J’ai vu pire, mais j’ai aussi vu beaucoup mieux.
Techniquement ce n’est pas très joli : presque toujours flou, les textures sont très compressées et de qualité médiocre. Au vu de ce qui est affiché (quelques couloirs carrés) c’est surprenant, et quand on voit les captures des versions PC très jolies, c’est assez frustrant. Le jeu est aussi très sombre, avec le gamma normal c’est illisible quand on joue en plein jour, mais le gamma augmenté rajoute un voile blanc pas très joli.
Vaporum est un jeu un peu trop « à l’ancienne », entre son amour des secrets, ses combats pas toujours passionnants, et son système de compétences et d’équipements mal équilibré. Restent une ambiance sympathique et une histoire correcte, mais c’est loin d’être suffisant.