Tetris Effect: Connected

Je pense que tout le monde connaît Tetris et ses blocs qui tombent pour faire des lignes. Inventé en 1985 en Russie soviétique, le jeu fait un carton en arcade, sur NES et surtout Game Boy à la fin des années 80 : il était régulièrement un des jeux les plus populaires au Japon en arcade jusqu’à la fin des années 90. Il y a eu depuis des tas de versions et de variantes, avec souvent un petit twist sur une formule de base, ou des crossovers. Cette version est sortie avant tout sur PS4 VR en 2018, puis est ressortie en version « Connected » multijoueur un peu partout.

Le gameplay est du tetris classique, vous connaissez forcément, il n’a pas fondamentalement changé depuis 40 ans : des blocs de différentes formes tombent, on doit les faire pivoter et les combiner pour faire des lignes qui disparaissent, remplir le tableau jusqu’en haut fait perdre, on peut mettre une pièce de côté pour la réutiliser plus tard, etc. Le seul nouvel élément de gameplay, c’est qu’en faisant des lignes on remplit une jauge de « zone », qui active un mode qui ne fait pas disparaître les lignes, mais les « stocke » en bas du tableau, durant un temps limité ; une fois le temps écoulé on obtient un score qui varie selon le nombre de lignes stockées ainsi. Ce n’est malheureusement pas un système de risque/récompense : il n’y a ici aucune prise de risque, car si l’empilement atteint le haut du tableau, les lignes accumulées se vident et le mode se termine.

L’intérêt majeur du titre est dans son style : pensé pour la VR, il essaye d’hypnotiser le joueur qui voit (dans sa version VR) les pièces en grand dans son champ de vision, avec de nombreux effets et décorations : par exemple, quand on fait un Tetris ça illumine tout comme si on était endormi et qu’on vient de s’éveiller. Les pièces et les arrière-plans suivent un thème : on va débuter un niveau dans un thème « méduses », avec des méduses qui passent au fond et les pièces sont des sortes de blocs de gelée ; les ambiances sont généralement plutôt réussies mais il arrive qu’un élément de décor passe légèrement devant le tableau et déconcentre un peu. Quand on fait 30 lignes on change de thème, souvent sans aucun lien : on va passer d’un milieu sous-marin à un univers steampunk puis S-F sans aucune cohérence, avec une transition un peu bizarre – j’imagine que ça cache le chargement et que c’est mieux fait sur les autres plateformes. La musique procédurale contribue à l’ambiance, avec les notes qui suivent les actions : une note à chaque déplacement ou pivot de pièce, exactement comme dans Space Invaders Extreme, et l’accélération du jeu (et donc de la difficulté) mène également à une accélération de la musique, ce qui génère une sorte de « boucle d’intensité ».

La combinaison du tout mène à une sorte de transe hypnotique quand on joue, et on se plonge vraiment dans l’ambiance, surtout si on joue au casque ; mais cela dépendra énormément de votre capacité à faire abstraction du monde autour de vous, et la moindre distraction risque de vous sortir du jeu ; parfois même, ce seront les décors et arrière-plans qui le feront, car certains sont tellement moches qu’ils m’ont un peu « choqué ». Personnellement je continue à préférer la version Game Boy originale, avec le hack « Rosy Retrospection DX« , pour une simple question de nostalgie, mais chacun aura sa préférence.

Tetris Effect a plusieurs modes de jeu solo : un mode « campagne » avec une série de tableaux à terminer, qui sert d’excuse pour avoir un objectif autre que le scoring et donne une motivation pour jouer en solo ; un mode « infini » classique ou « de zone » ; du score attack sur 3 minutes ; ou effectuer 40 lignes le plus vite possible. Il y a également un mode multijoueur en ligne jusqu’à 8 joueurs, ainsi qu’un mode local jusqu’à 4 joueurs, et des tutoriels qui apprennent les bases du jeu mais également des techniques plus avancées, comme le T-Spin ou les combos. Le jeu a 4 niveaux de difficulté, dont un mode « entraînement » où la vitesse reste au niveau le plus bas mais qui empêche de progresser dans les niveaux ; chaque mode de difficulté a une progression distincte, et les tableaux débloqués en facile ne sont pas disponibles en normal, et inversement. Il y a également un système d’expérience et de niveaux, mais je n’en ai vraiment pas compris l’intérêt.

Tetris Effect est dans l’ensemble une très bonne version de Tetris, mais aussi assez particulière avec son ambiance hypnotique, et probablement plus intéressante dans sa version originale en VR.

Verdict : très bon