Super Mario Odyssey est mon premier Mario 3D. Je sais, il était temps, mais je voulais le faire avant d’attaquer 3D All Stars. Bon, d’accord, j’ai aussi fait 3D Land, mais celui-ci était plutôt construit comme un jeu 2D, avec des chemins plutôt étroits et linéaires.
L’objectif de Mario Odyssey est de ramasser des lunes planquées un peu partout pour faire fonctionner un chapeau volant (ne posez pas trop de questions), et rattraper Bowser qui, ô comble de l’originalité, a kidnappé la princesse Peach pour l’épouser de force (bienvenue au Moyen-Âge). Mario va donc traverser 17 mondes très variés, remplis à ras bord de choses à explorer, de recoins, de raccourcis et de passages secrets difficiles d’accès, même si en réalité, seule une douzaine de ces mondes sont réellement conséquents, les autres étant plutôt des niveaux « boss » ou intermédiaires, très courts et linéaires. C’est un chiffre assez bas, comparé à certains épisodes de la série, mais on peut passer de nombreuses heures à explorer et fouiller, surtout si l’on cherche à obtenir les 999 lunes et à battre les boss « remixés » disponibles après la « première fin ».
Vous le savez déjà sans doute, mais outre les nombreux mouvements de Mario, le gameplay est basé sur la « chapimorphose » : on lance son chapeau sur un ennemi pour en prendre le contrôle. Chacun de ces ennemis ayant des capacités différentes, cela permet aux niveaux d’avoir des lunes accessibles uniquement en utilisant certaines captures, mais aussi proposer des challenges supplémentaires : il faut parfois réfléchir un peu lorsque l’on doit ramener un ennemi d’un bout à l’autre de la carte pour accéder à une lune. Beaucoup de passages peuvent d’ailleurs être faits de plusieurs manières, comme par exemple avec un choix entre sauter sur des plateformes mouvantes, ou capturer un Bill Balle pour les survoler. Mario se contrôle extrêmement bien, avec très peu d’inertie, et une palette de mouvements extrêmement large, c’est un vrai plaisir de parcourir les niveaux.
Le level design est généralement très bon, avec une alternance entre exploration et passages linéaires, et comme d’habitude beaucoup de variété dans les situations et les challenges, d’originalité et d’inventivité, avec des nouveautés et des surprises sans arrêt. Les mondes à explorer sont un peu pensés comme Zelda BotW, découpés en mini-activités pour permettre de jouer par micro-sessions, et avoir toujours l’impression de progresser même en y jouant 5mn, au point que Mario Odyssey donne parfois un peu l’impression d’être plus un jeu d’aventure qu’un jeu de plateforme « traditionnel ». Les boss, quant à eux, sont de qualité très variable, allant de l’inutile au très intéressant.
Mario Odyssey a beaucoup de choses pour améliorer son accessibilité aux plus jeunes et aux joueurs moins habiles : le système de vies est supprimé et remplacé par une perte de quelques pièces, si l’on perd trop à un endroit le jeu nous propose des aides, tous les mouvements sont détaillés dans le menu, et les niveaux comportent beaucoup d’indications sur les actions et techniques à mener : il est rare de rester bloqué sans comprendre comment passer, et il y a généralement un panneau dans les environs qui indique « utilisez telle technique » avec une petite vidéo explicative dans un coin. Avec la possibilité de trouver certaines lunes très facilement, il y a de quoi faire pour tous les niveaux de joueur.
En revanche, parce qu’il faut bien des défauts, le jeu est assez mal adapté au jeu en mobile : certaines techniques ne sont faisables qu’en secouant les joycons, et on rate certaines indications en désactivant les vibrations. Moins gênant, le style est assez inégal, avec des robots un peu partout, ou le célèbre monde avec des humains « réalistes », mais aussi des niveaux totalement cartoons et fluos : ça donne un sentiment chaotique, et ce n’est pas toujours très cohérent.
Au niveau technique, Mario Odyssey est très joli, avec beaucoup de détails et des textures qui rendent très bien. Le jeu est un peu aliasé en mode portable, mais ça ne choque pas trop en jeu.
Super Mario Odyssey est un excellent mélange entre jeu de plateforme 3D, et d’aventure/exploration. Parfaitement adapté au jeu par petites sessions, accessible, bourré d’idées et de variété, c’est un vrai indispensable de la Switch.