Star Gagnant est un shooter simple, dans la veine des jeux PC Engine, collaboration entre Takahashi Meijin, une figure du milieu dans les années 80/90 réputé pour sa vitesse d’appui sur le bouton de tir, et Terarin, qui a développé notamment Raging Blasters, sur lequel Star Gagnant s’appuie très clairement, car il en reprend le look général mais aussi certains ennemis, boss etc.
Le gameplay de Star Gagnant s’appuie sur un gimmick auquel on peut s’attendre lorsqu’on a déjà entendu parler de Takahashi Meijin : le matraquage de bouton à toute allure. Appuyer rapidement sur le bouton de tir augmente leur puissance, sur 5 niveaux, mais aussi le multiplicateur de score ; il est techniquement possible de finir le jeu en restant appuyé sur le bouton (il y a quand-même un autofire) mais ce n’est pas comme ça que vous obtiendrez un high score. Cela étant dit, on peut facilement monter au niveau 3 ou 4 en tapotant plus ou moins rapidement, c’est seulement le niveau 5 qui demande de s’exciter. Les tirs puissants vident une jauge de « special », qu’il faudra remplir en collectant des bonus jaunes si l’on ne veut pas être bloqué au premier niveau de puissance ; on pourra aussi améliorer son arme pour la faire tirer dans toutes les directions, ainsi que découvrir des bonus de score cachés dans le décor.
Dans l’ensemble c’est du très classique, plutôt bien réalisé, mais ça ne casse pas des briques, le gimmick n’apportant pas grand-chose, et ne rendant pas le jeu très intéressant, mais surtout il rend le jeu « dangereux » : par exemple moi j’ai facilement une tendinite du poignet, c’est parfait pour se faire un petit canal carpien ; sans compter que bien évidemment c’est rendu complètement inutile quand on a un pad avec auto-fire. Au final, ça fait un peu « Raging Blasters en plus abouti » sauf que le gimmick ne le rend pas meilleur : au final je préfère RB qui est plus simple, mais plus cohérent.
Comme la plupart des shooters Terarin, Star Gagnant est très accessible : le mode facile est très facile, je l’ai 1cc au premier essai. Le boss de fin est moins évident mais à ce stade on a stocké tellement de vies que ça passe en brute force. Perdre une vie fait perdre tous les upgrades, mais on en récupère tellement que ce n’est pas très pénalisant, et ça ne diminue pas la puissance de feu, ça retire juste les tirs en diagonale.
Techniquement le jeu a une plutôt haute « production value » pour un jeu quasi-solo, avec des cutscenes et des doublages en japonais : on est loin du niveau des titres par de plus grosses boîtes, mais pour un doujin c’est pas mal. Le jeu propose plusieurs modes : arcade classique, caravan (en temps limité), challenge avec des missions à objectif, et un mini-jeu de rapid fire pour mesurer sa vitesse d’appui. Le jeu est traduit en français mais c’était un peu pété avec des bouts d’italien ; ça a été corrigé depuis.
Star Gagnant est l’archétype du jeu « pas mauvais mais pas extraordinaire » : un « jeu à gimmick » un peu original mais ni riche ni profond, et pas assez efficace pour être un jeu simplement bien réalisé.