Sky Rogue est un roguelike de simulateur de combat aérien, ce qui est une combinaison très originale.
La première chose qui frappe, c’est le minimalisme du jeu. Tout est très épuré : les graphismes low poly, l’unique environnement, la musique électro soft, les menus simples, et surtout, il y a très exactement zéro histoire. Il n’y a pas une seule ligne de texte racontant la moindre histoire, pas de lore, aucune excuse ni raison pour nos actions, pas de briefing, pas de texte, rien du tout, que dalle, nada. On choisit son avion et son armement, on décolle, on détruit une cible, on rentre à la base, on recommence. Ça ne dérangera pas ceux qui se fichent des histoires, mais c’est vraiment assez spécial, et à prendre en compte.
Les contrôles de Sky Rogue sont très accessibles, sans être totalement irréalistes : on va où on veut sans être limité à un plan horizontal, on gère le roulis/tangage/lacet (un mode « arcade » est disponible pour ceux qui n’ont pas l’habitude), et on peut même décrocher si on insiste un peu trop, mais il faut vraiment y aller fort. Les contrôles sont assez automatisé : par défaut une vitesse « moyenne » est maintenue, on peut juste accélérer ou décélérer, et l’atterrissage sur le porte-avion se fait en appuyant sur un bouton quand on est au-dessus. Pour bien enfoncer le côté arcade du titre, on a des munitions infinies, avec un système de cooldown : après avoir tiré tous vos missiles, vous devrez attendre quelques secondes avant de pouvoir en tirer un nouveau.
Comme tout roguelike, se faire détruire vous fait recommencer depuis le début, mais il est aussi possible de débloquer des améliorations définitives, comme de nouveaux types de missiles ou de nouveaux avions. En cours de partie, on peut acheter des améliorations temporaires avec l’argent gagné par la destruction de cibles, qui se contentent de booster vos armes ou votre avion, et que vous perdez si vous êtes détruit.
Les missions comportent un ou plusieurs objectifs, qui peuvent être assez variés : détruire des avions, un pétrolier, une usine, etc. Évidemment, les les cibles sont généralement bien défendues : chasseurs et drones lancés à l’infini par les porte-avions ennemis, tourelles anti-aériennes, lance-missiles, navires de guerre, etc. Au fil de la progression, les ennemis deviennent plus nombreux, plus résistants et plus puissants. Sky Rogue propose un système de risque/récompense intéressant : la carte est recouverte d’objectifs secondaires (usines, laboratoires, plateformes pétrolières…) qui font gagner de l’argent lors de leur destruction, mais des ennemis apparaissent en continu ; à vous de décider si vous essayez de détruire quelques cibles supplémentaires au risque de tout perdre.
De nouvelles armes et de nouveaux avions se débloquent assez vite sans même faire de très bonnes performances, et à ce niveau, le jeu semble assez généreux, même si je n’ai toujours pas réussi à aller très loin. La variété semble par ailleurs au rendez-vous, avec de nombreuses armes : missiles divers, bombes, guidés ou non, avec une vitesse, une puissance et une portée variables… Il en est de même pour les avions, qui changent non seulement les caractéristiques attendues d’armure, vitesse, maniabilité, etc, mais également les charges possibles. En effet, chaque arme équipée consomme une « ressource », et vous ne pouvez pas emporter toutes les meilleures armes du jeu sur le meilleur avion : vous devrez faire des choix, les avions les plus performants ne pouvant en général transporter qu’une petite sélection d’armes.
Graphiquement, je l’ai déjà dit, Sky Rogue est très épuré voire un peu basique, avec son style low poly, son terrain à base d’hexagones et son unique texture répétée pour la mer. Chaque mission se déroule dans un unique environnement : une île générée aléatoirement, avec différentes couleurs certes, mais c’est toujours une île, et jamais bien grande. C’est compréhensible pour un titre créé par seulement 3 personnes, mais il est très dommage de ne rien avoir d’autre,
Côté sonore, les bruitages manquent un peu de pêche à mon goût, et surtout, il n’y a qu’une seule musique, ce qui devient vite pénible, d’autant plus qu’elle n’est pas fameuse et assez répétitive.
Enfin, il existe un mode split screen qui permet de jouer avec chacun un joycon ; mais surtout, il y a un mode de contrôle appelé « Danger Zone », qui est en fait un mode HOTAS, avec un joycon qui sert de stick, et l’autre qui sert de manette des gaz. C’est très fun, mais ça marche finalement assez moyennement, car c’est peu précis et m’a semblé assez lent à réagir.
Sky Rogue est un simulateur de combat aérien roguelike sympathique, mais le côté « 100% gameplay », avec aucun élément narratif, ne donnera pas envie à tout le monde de s’investir pour voir la suite et essayer de « terminer » le jeu.