Shantae est un Wonder Boy-like : c’est comme un Metroid-like, on doit revenir dans les niveaux déjà visités pour trouver des trucs précédemment inaccessibles, mais au lieu d’avoir des niveaux interconnectés, on repasse par un hub central (ici un bateau) pour passer d’un niveau à l’autre.
Le premier contact est plutôt positif, avec des graphismes très corrects, beaucoup d’humour, et globalement tout pour avoir un jeu sympathique même si pas révolutionnaire. Il y a des classiques systèmes de capacités qui vous permettent de progresser, des revisites d’endroits déjà visités, etc.
Malheureusement, les problèmes récurrents se font vite ressentir.
Le level design est franchement médiocre, notamment avec des ennemis très, très souvent placés de telle sorte que vous ne pouvez les toucher qu’en frappant au milieu de votre saut. Pas en haut du saut, non, au milieu de la redescente. C’est un détail qui a une grande importance, car vous allez passer de très longs moments face à un ennemi à essayer de « timer » votre frappe, et à rater une fois sur deux. Certains « donjons » sont intéressants, mais ça reste une minorité du jeu.
La progression demande de faire énormément d’allers-retours pour rien, et vous serez régulièrement complètement bloqué, par exemple parce qu’il faut retourner dans le village, et parler à une personne qui est soudainement apparue dans une maison qui était vide jusqu’ici, pour obtenir un objet, qui demande ensuite de retourner visiter un niveau spécifique, et trouver un coffre quasiment invisible que vous n’aviez soit pas remarqué, soit pas mémorisé, pour obtenir un item, qui va permettre de… etc, etc.
C’est parfois à peu près au niveau des point & click des années 90 où l’on devait combiner deux objets totalement aléatoires pour déclencher une séquence d’événements absurde pour faire une action basique qui aurait pu être faite de manière bien plus simple.
Les allers-retours sont une des bases des metroidvania, mais ils nécessitent d’utiliser et d’apprendre à maîtriser de nouvelles capacités pour débloquer des zones. Ici, on va simplement refaire la moitié d’un niveau déjà parcouru 2 fois, casser un mur devant un coffre, et faire demi-tour.
Le jeu est assez moyen dans l’ensemble, mais se laisse globalement jouer… jusqu’au dernier niveau. Qui est composé d’un immense palais en mode « platformer hardcore » qui met nos compétences à rude épreuve… alors qu’il n’y a strictement aucun endroit précédent qui nous permet de nous « entraîner » et de progresser. Evidemment, aucun checkpoint au milieu, ni aucun moyen de regagner de la vie.
Shantae and the Pirate’s Curse est un platformer assez moyen, avec trop de défauts et de détails problématiques pour être conseillé, même à bas prix.