Virtua Racing est un jeu de course arcade par Sega datant des débuts de la 3D.
Vous voilà prévenu : le premier contact est assez rude. Les graphismes en « low poly », style que j’adore, sentent plus la limitation technique qu’une direction artistique travaillée : le jeu date de 1992, à peine un an après Street Fighter II, et il n’aura simplement pas d’équivalent avant Ridge Racer l’année suivante. La résolution montée en HD rattrape le coup, mais les assets 2D, les textes notamment, n’ont pas été refaits, et le nombre de polygones n’a pas été augmenté, ce qui est particulièrement visible sur les roues octogonales. On notera cependant une certaine forme de modélisation des dégâts, avec les ailerons qui se déforment un peu si vous tapez trop de décor ou de concurrents.
Les sons, également, sont assez basiques, particulièrement le moteur qui ressemble plus à une voiture électrique qu’à un V12 de Formule 1.
Comme beaucoup de jeux d’arcade, il n’y a pas de musique, uniquement des jingles de quelques secondes à chaque checkpoint, ce qui est assez perturbant.
Niveau gameplay en revanche, Virtua Racing n’a pas vieilli d’un poil. C’est de l’arcade évidemment, donc à prise en main nécessairement immédiate, mais la conduite réussit avec brio à combiner la simplicité de prise en main et la finesse nécessaire pour obtenir un bon temps (pensez à passer en conduite « arcade » dans les options). Simplement terminer les 5 tours (ou les 20, si vous êtes motivés) demande du doigté et de la subtilité, même sur le circuit « facile », et ne parlons pas de terminer premier. Pour cela, l’accélération analogique à l’aide du stick droit aide bien, car utiliser les boutons n’est clairement pas assez précis.
Les sensations sont bonnes, et on se prend très vite au jeu d’optimiser les trajectoires et de slalomer entre les adversaires, qui servent majoritairement d’obstacles mobiles, bien qu’ils réagissent correctement à notre présence en n’hésitant pas à s’écarter.
Le problème principal du jeu, qui apparaît assez vite, c’est son manque de contenu : une seule voiture, trois circuits, un seul mode de jeu. Ce qui est assez standard pour un jeu d’arcade sur lequel on passe quelques minutes de temps en temps, devient problématique lorsque l’on y joue en solo sur une console dans son salon. Une fois qu’on a fait un temps sur chacun des circuits, à moins d’être un acharné du high score, on n’a plus aucune motivation à insister.
C’est d’autant plus dommage qu’il aurait suffit de (relativement) pas grand-chose pour donner envie de revenir : un mode reverse, un mode time attack libre (sans compteur de temps), voire même ajouter les voitures et les circuits des opus 32X et Saturn, même si ces derniers ne rentraient probablement pas dans le budget d’un portage vendu 8€. Ajouter leurs musiques en course n’aurait pas non plus été du luxe.
Malgré tout ça, Virtua Racing est quand-même très prenant, et on se surprend à refaire encore et encore le même circuit jusqu’à le connaître par coeur, et se relancer une petite course avant d’aller se coucher pour essayer de faire un bon temps.
On notera également la possibilité de jouer jusqu’à 8 en écran splitté, et la possibilité de jouer en ligne.
Virtua Racing est un jeu de course très fun, mais qui manque un peu de contenu. Cette version Sega Ages en est tout simplement une version ultime.