Attention cette compilation est présente en deux versions sur l’eshop : Namco Museum, et Namco Museum Arcade Pac. La première ne contient que les 9 jeux d’arcade, la seconde inclut également Pac-Man VS et Pac-Man CE2+, qui font une grande partie de l’intérêt de la compilation.
Namco Museum Arcade Pac est une compilation de 12 titres, mélange de classiques de l’arcade des années 80 et de quelques versions modernes de Pac-Man.
La compilation est assez fidèle à l’esprit des jeux originaux : il n’y a pas de save state, et souvent, perdre un crédit fait revenir au début. Ce qui serait un grave manque dans bien des compilations n’est pas très important ici : la plupart des jeux se contentent d’être des chasses répétitives au high score, et avoir des save states serait juste un moyen sans intérêt de tricher.
Au niveau des options, la compilation est très minimale : choix de difficulté (dip switches), de niveau de départ parfois, et quelques réglages d’affichage classiques.
Outre le classement en ligne (bon courage pour atteindre les scores des psychopathes en haut de tableau), il y a un « mode défi » pour chaque jeu, avec des règles et objectifs différents et une limite de temps, une sorte de « caravan mode » qui permet de renouveller l’intérêt pour ceux qui ont déjà torché le jeu 10 fois mais en veulent encore.
Il n’y a aucun bonus : pas d’artworks, d’interview ou quoi que ce soit. Il y a en revanche un mode d’emploi de chaque jeu avec quelques astuces, ce qui est bienvenu. On notera particulièrement un guide facile d’accès dans Tower of Druaga, qui indique quoi faire dans chaque étage, ce qui est obligatoire pour espérer terminer le jeu.
On notera un manque général de stabilité : en très peu d’heures de jeu, j’ai subi plusieurs crashs du jeu, et un crash de la console.
Concernant la sélection des jeux, elle est très correcte, et même si les jeux sont loin d’être tous passionnants, les styles sont variés, et la plupart représentent bien les succès de l’arcade de l’époque. On regrettera surtout la présence de Sky Kid et Tank Force, qui auraient pu être remplacés par Pole Position et Xevious, deux titres majeurs et révolutionnaires.
Révolutionnaire à l’époque, grand classique devant les classiques, Pac-Man (1980) a aujourd’hui beaucoup vieilli. Le jeu est extrêmement basique et limité, et se contente d’une chasse au high score répétitive, même si le comportement complexe des fantômes le rend plus profond qu’il n’y paraît au premier abord. C’est un jeu auquel il faut avoir joué au moins une fois dans sa vie, pas mauvais dans l’absolu, mais largement dépassé depuis.
Galaga (1981) fait partie des classiques de l’arcade du début des années 80. Le principe est à peine plus évolué que Space Invaders, mais beaucoup plus dynamique, avec les ennemis qui nous foncent dessus en faisant des pirouettes, et le fameux concept de capture et libération de vaisseau. C’est extrêmement basique face aux shmups modernes, mais Galaga a une simplicité accrocheuse et un charme désuet qui rend l’ensemble très sympathique.
Dig Dug (1982) est un de ces jeux d’arcade du début des années 80 qui étaient populaires à l’époque, mais ont eu très peu d’influence, et sont tombés dans l’oubli depuis. Le gameplay est relativement profond avec de multiples stratégies possibles, mais la seule différence entre les niveaux est le nombre et la vitesse des ennemis ; le jeu est extrêmement répétitif, et pas très passionnant. Un classique, à tester puis oublier.
Véritable phénomène au Japon, jeu majeur et fondateur ayant inspiré tous les A-RPG des années 80 : Dragon Slayer, Hydlide, Ys, Zelda… The Tower of Druaga (1984) fait partie de ces jeux « il fallait être là ». Son côté obscur et opaque à base de « puzzles » impossibles à résoudre seul était novateur et, avant l’existence d’Internet et des soluces en ligne, générait une véritable discussion autour du jeu, avec des groupes locaux de joueurs qui cherchaient à résoudre les mystères du jeu. Ce n’est plus le cas, et jouer au jeu avec un wiki sur son smartphone est devenu trivial ; reste un jeu d’action qui a assez mal vieilli, avec des mécaniques peu claires, un sentiment fréquent de morts injustes, et des successeurs bien plus sympathiques. Le découpage par « étages » donne quand-même un véritable sentiment de progression, rare en à cette époque : on a envie de voir la suite, et avec les crédits infinis de l’émulation, on se prend à essayer de péniblement grimper les étages. A tester au moins une fois dans sa vie, pour savoir si on aime ou on déteste.
Sky Kid (1985) est un shmup assez original : scrolling très perturbant de droite à gauche, une nuée d’adversaires à esquiver, une cible à bombarder avec une bombe à ramasser au milieu du niveau, la nécessité de décoller et d’atterrir, et parfois la possibilité de récupérer l’avion après s’être fait toucher. Ce n’est pas un mauvais jeu, il a de bonnes idées, mais il n’est pas non plus transcendant, est un peu mou, et a du mal à se détacher du lot face à d’autres jeux du genre. Assez dispensable.
Classique des « walk & gun » comme Shinobi, sorti l’année d’après, Rolling Thunder (1986) donne une fausse idée de lenteur avec son rythme posé, mais nécessite en vérité des réflexes aiguisé et une bonne mémorisation du placement des ennemis pour réussir à finir ne serait-ce que le premier niveau. L’action est frénétique, les dangers arrivent de partout, et comme une balle = une mort, on a vite fait de reprendre du début du niveau en permanence. Rolling Thunder est très prenant, mais sa difficulté très relevée en fera fuir plus d’un.
Galaga ’88 (1987) est une « suite » de Galaga, un shmup à écran fixe, héritier de Space Invaders, mais beaucoup plus riche, aussi bien techniquement qu’en terme de contenu. La formule de base est toujours aussi addictive, et le jeu est très bon, mais paradoxalement je trouve qu’il a moins de charme que Galaga, malgré son style tirant sur le « cute’em up ».
Splatterhouse (1988) est un des premiers jeux créés spécialement pour « choquer » les joueurs, avec ses zombies à découper en morceaux et ses gerbes de sang et autres liquides douteux, ce qui était très rares à l’époque. Malheureusement, Splatterhouse est aussi un beat’em up mono-dimension, lent, basique, moche, et répétitif, et n’a que très peu d’intérêt passé les premiers ennemis que l’on éclate contre les murs.
Tank Force (1991) est un mélange d’action, de labyrinthe et de stratégie, une sorte de Pac-Man stratégique avec des tanks : vous devez défendre une base de l’arrivée de nuées de tanks ennemis venus la détruire, en solo ou en coopératif. C’est assez étrange, ça rappelle un peu Bomberman, ce n’est pas mauvais, mais ce n’est pas non plus très excitant.
Dans la lignée de Elevator Action ou Shinobi, Rolling Thunder 2 (1991) améliore largement le premier épisode, avec une technique largement supérieure, mais surtout des checkpoints réguliers. Cette amélioration est bienvenue, dans un jeu notoirement difficile et qui nécessite de très bons réflexes et une mémorisation sans faille. Un jeu très fun, mais qui nécessite de bien s’accrocher.
Pac-Man VS (2003) est une variation de Pac-Man en multijoueur asymétrique, extrêmement originale et intelligente, originaire de la GameCube. Deux modes de jeu sont possibles : avec une seule console, on contrôle les fantômes qui doivent attraper Pac-Man ; et avec deux consoles, la seconde contrôle Pac-Man. Là où ça devient intéressant, c’est que les fantômes ne voient qu’une toute petite partie du labyrinthe autour d’eux, et doivent donc travailler de concert pour le coincer. Ce classique de l’arcade se transforme ainsi en party game efficace et fun, et même intéressant en solo. A tester.
Pac-Man Championship Edition 2+ (2016) est un Pac-Man survitaminé, totalement psychédélique. La formule de base de l’original est augmentée de fantômes à réveiller, de « trains » de fantômes, de boosts divers et variés, de combos, de combats de boss, et d’un mode multijoueur qui rajoute encore plus de choses, en plus de la nécessité de travailler en binôme. C’est extrêmement complexe, mais ça pulse, ça va à 3000 à l’heure, et on est happé par l’ambiance fluo, la musique qui booste, et l’énorme dose de fun du titre. Un excellent titre, en solo comme en multi.
Namco Museum est une compilation de jeux corrects, mais le manque complet de bonus est dommageable face à d’autres compilations plus récentes.