Mana Spark est un roguelike.
Le gameplay est exigeant, avec un arc puissant mais qui tire assez lentement. Il n’y a aucune aide à la visée, et vous devrez être extrêmement précis sur vos tirs, car les hitboxes des ennemis sont quasiment au pixel près. En effet, certains ennemis sont protégés par des boucliers, et vous pourrez quand-même les tuer si vous arriver à toucher les quelques pixels qui en dépassent… ou bien attendre qu’ils attaquent, esquiver, et contre-attaquer lors de leur phase de récupération.
J’insiste vraiment sur ce besoin de précision car c’est parfois une source importante de frustration, surtout au début, surtout aux joycons, avec des flèches qui manqueront les ennemis de quelques pixels, y compris alors que vous en êtes assez proche. Une fois habitué à la maniabilité, vous arriverez à sniper les ennemis hors écran, mais il peut se passer quelques heures d’ici là.
Vous aurez par ailleurs à votre disposition une esquive (variable selon le personnage), et un item secondaire à choisir au début de votre périple et que vous pouvez changer à certains endroits. Lors de votre périple, vous récolterez des fragments de mana qui permettront de débloquer des items, et des bonus « définitifs » : affaiblissement de certains ennemis ou amélioration de capacités du personnage. Il vous arrivera également de croiser des « autels » qui vous donneront un bonus aléatoire qui restera jusqu’à votre prochaine mort : tirs plus puissants ou plus rapides, empoisonnés, plus de vie, etc. Enfin, 3 personnages sont disponibles, avec des caractéristiques différentes : cadence, portée et puissance de tir, santé, vitesse, esquive…
Les ennemis de Mana Spark sont assez variés, avec des comportements divers. Certains nous foncent dessus, d’autres nous tirent à distance, certains ennemis s’associent pour nous attaquer ensemble, ils peuvent avoir un bouclier, avoir une attaque au corps à corps et une à distance, etc. Certains ennemis sont même capables de contourner les pièges ou de se cacher derrière les piliers pour éviter vos tirs. En revanche, leur comportement n’est pas dicté par une logique type « plus gros = moins agile », et certains ont des attaques un peu abusées qui traversent la moitié de l’écran, il faudra donc apprendre à chacune de vos mort la bonne stratégie à adopter face à chaque menace. Les 2 premiers boss sont corrects sans plus, et ne sont pas très durs (voire extrêmement faciles) une fois que l’on a trouvé la bonne technique. Le troisième est une autre paire de manches. A noter que les ennemis peuvent s’aider mais aussi se gêner, et il ne sera pas rare de les voir s’entretuer par erreur ; à noter que nos pièges peuvent également se retourner contre nous, et on va régulièrement mourir parce que l’on aura croisé le feu d’une tourelle alliée.
On notera en revanche que certains ennemis ont des attaques qui traversent le décor, ou sont masquées par celui-ci, et il nous arrivera donc parfois de mourir sans trop comprendre ce qui nous arrive. Toujours au chapitre des frustrations, on relèvera également des bouts de décor qui « dépassent » un peu trop souvent, comme une caisse ou un bête angle de mur, qui vont nous bloquer dans une esquive, et nous feront mourir bêtement. On apprend progressivement à se méfier des décors, mais dans certaines séquences d’action un peu chargées, on est vite piégé.
Maka Spark a un côté aléatoire assez prononcé, particulièrement au niveau des autels qui donnent des bonus, ce qui fait qu’on a vite l’impression que les « runs » sont au moins autant basés sur la chance que sur les capacités du joueur. Evidemment, on devient meilleur en réessayant, mais il arrive de jouer n’importe comment et de quand-même progresser assez loin car on a eu de bons bonus et de la nourriture régulièrement pour remonter la vie. C’est particulièrement flagrant lorsque l’on arrive face au premier boss avec parfois un seul bonus et parfois 3 ou 4 : on peut le démolir en quelques secondes, ou y passer quelques minutes, selon notre chance.
Paradoxalement, cet aspect très aléatoire est contrebalancé par une grande linéarité. En effet, ce seront toujours les mêmes environnements qui seront rencontrés dans le même ordre : 2 fois les bois, une salle « checkpoint », un sous-sol, le premier boss, un sous-sol, un checkpoint, un laboratoire, etc. Les niveaux rencontrés ont également toujours le même « style » (taille, complexité, type d’ennemis), et il y a trop peu de variété (ennemis, items, bonus, décors…), ce qui fait qu’un sentiment de répétitivité s’installe assez rapidement. Mana Spark tourne trop en rond pour donner vraiment de le terminer, on a un peu l’impression de recommencer la même partie 1000 fois. C’est un problème facile à rencontrer dans les roguelikes, mais exacerbé ici par cette linéarité et ce manque de contenu.
Par ailleurs, le jeu est assez court, et un « run » complet peut se terminer en 30mn.
Mana Spark tourne autour d’une histoire d’asservissement de l’espèce humaine par les Elfes, et quelques notes de journal trouvées ici et là permettent d’avoir une petite idée de ce qu’il se passe.
Les graphismes peuvent sembler basiques mais sont plus travaillés qu’il n’y paraît, avec de nombreux détails, même si certains éléments (les icônes des bonus par exemple) jurent un peu. Les musiques sont bonnes, et tournent autour du « petit piano mélancolique ». On pourra déplorer de nombreux ralentissements, y compris parfois dès le début du jeu avec très peu de choses à l’écran, ce qui est très étonnant.
Mana Spark est un roguelike qui peut faire passer quelques bonnes heures à petit prix, mais qui risque de vous lasser trop rapidement.