Konami Arcade Classics est une compilation de 8 jeux arcade : 7 shmups et un Castlevania.
Au niveau de l’enrobage, on trouve les options classiques de difficulté et d’affichage ; un mode « rapid fire » pour ne pas user prématurément ses boutons en les matraquant ; et quelques bonus, comme des concept arts, des interviews, ou des partitions de musique.
La sélection de jeux est très étrange. Il y a un clair thème « shmups » qui s’en dégage… et Haunted Castle. On se demande pourquoi n’avoir pas mis un huitième shmup, ou utilisé une sélection plus variée : Konami a fait bien d’autres titres majeurs dans d’autres genres (Frogger, Yie Ar Kung Fu…) ou d’autres shmups (Gyruss, Time Pilot…). En l’état, c’est assez incompréhensible.
Certains titres ont leur version Japonaise disponible lorsqu’elle est différente, ce qui est bien appréciable vu la différence dramatique de difficulté sur certains.
Globalement la majeure partie des titres ont une difficulté diabolique, certains ne permettent pas de continuer après avoir perdu toutes ses vies, et la plupart font repartir en arrière quand on perd une vie. Ce n’est pas une compilation à acheter si vous êtes un débutant et que vous recherchez des shmups faciles d’accès, car il n’y a aucune option pour vous faciliter la vie.
Critique rapide de chacun des titres :
Scramble (1981) est un shmup peu connu mais fondateur, car c’est le premier à avoir un scrolling forcé et une progression de niveaux. Il est basique mais reste fun, et a plutôt bien vieilli, et a une difficulté relativement accessible.
Twin Bee (1985) est le premier « cute’em up », un shmup mignon, mais aussi assez mauvais : le vaisseau se déplace à une allure d’escargot alors que les tirs ennemis sont très rapides, il a un système de powerups absurde pour lequel il faut tirer sur des cloches pour les faire changer de couleur, mais pas trop sinon elles sont remises à zéro, le tout en esquivant les tirs ennemis, plus le syndrome Gradius (plus on perd, plus on perd). Sans même parler des graphismes moches et paradoxalement ternes alors qu’ils se veulent colorés. Un jeu à la fois agaçant et ennuyeux.
Nemesis/Gradius (1985) est peut-être le shmup le plus important de tous les temps après Space Invaders, car c’est lui qui définit le système de powerups réellement variés (plus que « plus puissant/plus rapide ») à choisir soi-même, en plus de ses graphismes avancés (pour l’époque) et de son gameplay précis. Il définit aussi le malheureux « syndrome Gradius » commun à énormément de shmups : perdre une vie faisant perdre tous ses upgrades, il est incroyablement difficile de remonter la pente, et on n’a juste pas le droit à l’erreur si on veut terminer le jeu. A noter que la version Japonaise (Gradius) monte moins vite en difficulté, mais la version US (Nemesis) permet de continuer après avoir perdu toutes ses vies.
Life Force/Salamander (1986) est une « pseudo-suite » de Gradius sous stéroïdes : on obtient le maximum de powerups dans les 10 premières secondes du premier niveau, et on se retrouve avec 4 « options », des tirs en cône, des missiles, un bouclier, etc. La difficulté est à l’avenant, et perdre une vie est encore pire que dans Gradius, même si heureusement on peut parfois réussir à récupérer ses options, qui restent là où on les a perdu. Le jeu est original avec une alternance de niveaux en scrolling horizontal et vertical, mais il est un peu trop dur pour être vraiment fun ; les spécialistes du genre y trouveront sans doute leur compte. A noter que les versions JP et US ont des niveaux un peu mélangés et avec un look différent, la version US étant plus « organique ».
Typhoon/A-JAX (1987) est un shmup finalement assez générique et oubliable, car il repompe sans vergogne divers autres shmups sans rien y apporter de neuf. Le jeu est incroyablement difficile, avec dès le 2e niveau des ennemis invisibles et immortels, et est par conséquent incroyablement frustrant. A noter que la version US et la version JP ont un ordre différent des niveaux, plus cohérent sur la version JP.
Hanted Castle/Akumajo Dracula (1988) est une tentative de faire une version arcade de Castlevania, et il est réputé pour être un des pires jeux de tous les temps, ce qui n’est qu’à moitié usurpé. On a l’impression qu’il a été imaginé à partir d’une vague description orale de ce qu’était Castlevania sur NES, sans que les développeurs aient eu le droit d’en voir des images. Non content d’être moche, avec un personnage qui se déplace et frappe de manière absolument ridicule, le jeu ne reprend que vaguement le mythos Castlevania, et est incroyablement difficile (même en version Japonaise, beaucoup moins absurde à ce niveau) et vous bouffera vos crédits à toute vitesse. Les niveaux ne sont pas non plus très intéressants, et sans la pression des crédits avec l’émulation, on s’ennuie assez vite.
Vulcan Venture/Gradius II (1988) est la « vraie suite » de Gradius, et est complètement dans sa lignée : technique impressionnante, gameplay aux petits oignons, et difficulté absurde. Il n’est pas extrêmement original face à Gradius, et se contente d’en « faire plus » sans vraiment innover malgré sa grande qualité. Il est meilleur que Gradius dans l’absolu, mais aussi beaucoup moins novateur, d’autant plus que la concurrence n’est pas restée les bras croisés, avec notamment R-Type l’année précédente.
Thunder Cross (1988) est un shmup encore globalement basé sur Gradius, mais qui cherche un peu à s’en démarquer, avec notamment sont système de powerups assez différent. Le jeu est encore une fois extrêmement difficile, mais le fait que pour une fois, on continue là où on a perdu, fait qu’on peut bruteforcer le jeu en utilisant les crédits infinis de l’émulation. Le jeu n’est pas mauvais mais les passages « perte de vie obligatoire » sont bien pénibles.
Konami Arcade Classics est une compilation avec un choix de jeux assez moyen, des jeux très discutables, qui ont à peu près tous une difficulté démente. A réserver aux fans des jeux d’arcade qui ne sont pas allergiques aux 200 tentatives pour passer un niveau.