Anbernic ARC-S / ARC-D

Les ARC-S et ARC-D sont des consoles portables d’émulation créées par Anbernic, spécialistes du genre depuis quelques années, et qui ont une très large gamme, de 50 à 350€ avec de nouvelles machines tous les 2 mois.

La ARC est un produit un peu à part dans la gamme Anbernic : ne suivant pas leur nomenclature « RG« , elle est entièrement dédiée aux fans de Sega, et notamment de la Megadrive et de la Saturn avec sa disposition à 6 boutons de face et son « rolling d-pad ».

La version « D » a un peu plus de RAM, un écran tactile, et Android ; n’en ayant pas l’utilité, j’ai préféré prendre la version « S », moins chère.

Généralement trouvable dans les 75€, c’est à ce prix que je l’ai achetée sur Aliexpress, les promos étant rares et assez faibles.

Design

La console a tout simplement le look d’une énorme manette Megadrive ou Saturn, avec un haut arrondi, et deux « cornes » en bas. Elle est énorme, bien plus grosse qu’une PS Vita, mais cela lui donne une prise en main extrêmement confortable, avec des « poignées » creusées à l’arrière. La version S est trouvable en bleu transparent (celle que j’ai pris) et noir transparent, et la version D est en noir (style Megadrive) ou blanc (style Saturn).

Le pavé directionnel est typé comme une croix de Megadrive ou Saturn, avec un pivot central et une très grande précision pour les diagonales : c’est un vrai plaisir de sortir des hadoukens à Street Fighter, mais aussi de jouer aux jeux isométriques que l’on peut trouver sur Megadrive et qui sont très difficiles à jouer avec une croix de type SNES, comme Landstalker ou Light Crusader. Son seul problème est qu’elle « ressort » de la coque, ce qui me fait un peu craindre pour sa fiabilité sur le long terme : elle risque de s’abîmer avec un accroc dans une poche, par exemple. Le reste des contrôles comporte 6 boutons en façade, 4 gâchettes, des boutons start et select, et un bouton de menu : c’est parfait pour toutes les machines, sauf celles qui nécessitent un stick analogique, car il n’y en a pas ici.

La connectique se compose d’un port USB-C pour le chargement, un autre USB-C pour l’OTG, une sortie mini-HDMI, et une sortie casque. Comme toutes les machines Anbernic il y a 2 lecteurs micro SD, l’idée étant de mettre l’OS sur une carte et les roms sur l’autre. La console a également le wifi et le bluetooth.

L’écran est de 4″, au format 4:3 avec une résolution de 640*480, et est de bonne qualité ; la faible différence de diagonale avec la RG35XXH se ressent pourtant très bien, et la console paraît bien plus confortable à regarder. La batterie est donnée avec une autonomie entre 2 et 5h selon les systèmes, jeux, etc.

Performances

La console utilise un RockChip RK3566, basé sur 4x Cortex A55 @1.8 GHz – un CPU de 2017 qui succède au A53 trouvé dans les Anbernic XX et TrimUI Smart Pro. La puissance est donc sensiblement supérieure à ces deux-là, mais ça ne double pas les fps pour autant. Le GPU est un Mali-G52 2EE @850 MHz, et la console a 1 Go de RAM.

  • Les consoles 8/16 bits (GB, GBA, NES, SNES, MD, etc) et la PS1 ne posent aucun problème.
  • L’arcade tourne très bien, la plupart des jeux testés sont à pleine vitesse sous FBNeo (Darius Gaiden, DoDonPachi 3, Dragon Blaze, Mortal Kombat, R-Type Leo…) excepté certains un peu plus exigeants comme Golden Axe 2. Je n’ai pas testé MAME2003, mais les quelques jeux qui posent problème sous FBNeo devraient très bien tourner sur MAME.
  • La Nintendo 64 est généralement injouable à cause du manque de stick ; j’imagine que certains jeux fonctionnent, mais je n’ai pas cherché plus loin.
  • La Saturn tourne étonnamment bien, lorsque l’on utilise l’émulateur « standalone » avec du frameskip : Virtua Fighter 2 ou Nights sont très jouables, en revanche Radiant Silvergun est très désagréable à jouer à cause de l’instabilité d’affichage induite par le frameskip.
  • La Dreamcast, toujours avec l’émulateur standalone, fonctionne très bien : SoulCalibur est à pleine vitesse, MvC2 est quasiment à pleine vitesse tout le temps, et avec du frameskip on peut également jouer à Virtua Fighter 3tb ou Virtua Tennis à 40fps. En revanche, la plupart des jeux de course peuvent être oubliés, toujours à cause du manque de stick.
  • La Nintendo DS n’a aucun problème sur les jeux testés (New Super Mario Bros et Mario Kart).
  • La PSP tourne correctement, toujours en utilisant l’émulateur standalone avec du frameskip : Outrun 2 est à mi-vitesse par exemple, mais Lumines est à 60fps.

Dans l’ensemble jusqu’à la PS1 c’est très bien, et la Saturn, la Dreamcast et la PSP peuvent être considérées jouables si on accepte des conditions dégradées.

Interface et fonctionnalités

La console n’ayant pas rencontré un gros succès, elle a assez peu d’OS alternatifs.

Le meilleur à mes yeux est l’OS de base, car c’est le seul qui soit vraiment optimisé pour la machine et sa disposition particulière de boutons. Les autres ont leurs avantages mais demandent de la configuration pour utiliser tous les boutons de manière logique.

OS de base

Basé sur EmuELEC/Batocera, le design est austère. Le système propose des émulateurs standalone (« emulators ») généralement plus rapides, et RetroArch (« RA »). Le gros avantage, et non des moindres, c’est que les options sont spécifiquement conçues pour la machine, et que les boutons sont parfaitement mappés pour chaque système : sur Megadrive et Saturn, mais aussi en arcade, avec les différents Street Fighter qui sont pré-configurés pour utiliser correctement les 6 boutons : pas besoin d’utiliser les gâchettes comme sur les consoles « type SNES » ! Seul gros problème à mes yeux : le bouton A a le turbo activé d’office, et je n’ai pas réussi à le désactiver : à chaque fois je dois aller dans les options de RetroArch pour le désactiver, et à chaque fois il se réactive de force, c’est assez insupportable. Le modifier dans les options n’est pas non plus sauvegardé entre deux démarrages de la machine.

Site : https://win.anbernic.com/download/289.html

RetroArena

Lui aussi basé sur EmuELEC/Batocera, il propose une expérience plus proche de Batocera ou Knulli, avec tous les avantages et inconvénients que ça implique. Non finalisé, j’ai également constaté quelques bugs : par exemple, la touche menu n’est pas utilisée, et je n’ai pas trouvé comment accéder aux menus RetroArch. C’est vraiment très beta, et surtout sans vraie valeur ajoutée par rapport à l’os de base, avec moins de fonctionnalités. La dernière version que j’ai trouvé commence à être assez ancienne, et je n’ai pas trouvé de version publique plus récente. Bref, à éviter.

Site : https://www.patreon.com/theretroarena

Rocknix

Lui aussi basé sur EmuELEC/Batocera, il propose lui aussi une expérience proche de Batocera ou Knulli. Disponible sur plein de machines, son fonctionnement est assez générique, et vous devrez reconfigurer les boutons correctement manuellement. Autre gros défaut, il n’y pas de moyen de formatter la partition de roms en exfat, c’est donc très pénible d’accéder aux roms à moins d’utiliser une seconde carte SD.

Site : https://rocknix.org/devices/anbernic/rgarc/

L’Anbernic ARC-S est plus chère que la RG35XX tout en ayant des performances à peine meilleures, et un communauté inexistante. Mais au vu du confort de jeu, de la disposition du d-pad et des 6 boutons, et de la possibilité de jouer à la Saturn, je ne regrette pas mon achat : j’ai vraiment l’impression d’avoir une Megadrive portable de qualité, avec la Saturn et DC en bonus.

Verdict : excellent produit de niche