Graceful Explosion Machine est un shoot’em up (shmup) à défilement latéral dans des arènes fermées, tel le classique Defender.
Pas d’histoire dans ce jeu, autre que « il y a des aliens, détruisez-les ». C’est un choix parfaitement assumé, qui ne pose aucun problème.
Les graphismes sont tout aussi minimalistes, avec un style très épuré, des formes géométrique, des aplats de couleurs flashy. J’aime beaucoup ce style, même si ça ne plaira pas à tout le monde.
GEM est avant tout un shmup à systèmes. Il ne suffit pas de maintenir le bouton « tir » appuyé et d’esquiver les tirs ennemis.
Quatre armes sont disponibles : le tir de base qui fait chauffer le vaisseau ; une salve de missiles que l’on peut orienter ; une lame rotative pour la proximité ; et un laser puissant mais lent pour les ennemis coriaces. Les 3 dernières armes consomment de l’énergie, que les ennemis laissent après leur destruction. Le vaisseau peut également accélérer sur une courte distance pour se sortir d’une situation délicate ; et enfin, le retournement du vaisseau est manuel, ce qui permet de tirer en reculant.
Tous ces éléments à gérer nécessitent une concentration de tous les instants, et une grande maîtrise des commandes, pour pouvoir éliminer les nombreux ennemis que le jeu nous balance à la tronche en continu.
Les ennemis, parlons-en. Ils sont assez variés, et introduits progressivement dans les niveaux.
Ils arrivent par vagues, avec des signes d’alerte à l’endroit où ils vont apparaître, ce qui est un élément supplémentaire à gérer ; rester au-dessus d’une zone d’apparition signifie au minimum un point de dégât.
Depuis le petit bête qui nous poursuit mollement et meurt en un coup, jusqu’au ver résistant dont on doit détruire tous les segments un par un, en passant par ceux plus ou moins mobiles qui nous tirent dessus plus ou moins fréquemment, ceux « sur rail » peu dangereux à moins qu’on passe trop près d’eux, les lasers indestructibles qui nécessitent de se « cacher » derrière une plateforme quand ils passent… Le « bestiaire » est extrêmement varié, et se renouvelle assez pour ne pas lasser.
Les vagues d’ennemis sont également bien pensées : par exemple, lorsqu’un nouvel ennemi est introduit, le premier niveau nous en oppose juste un ou deux ; la vague suivante en met un au milieu d’ennemis déjà bien connus ; l’augmentation est progressive au fil des vagues et des niveaux, jusqu’à ce qu’ils deviennent un ennemi « de base ».
Les niveaux sont probablement le point le plus décevant du jeu.
Il y a 4 planètes, et 9 niveaux dans chacune, dont à chaque fois un niveau « boss ».
Les environnement ne changent globalement que la teinte principale des décors, les décors d’arrière-plan que l’on voit à peine, et… c’est tout.
Les niveaux restent basés sur des formes géométriques simples, les ennemis sont toujours les mêmes (modulo cette variété introduite petit à petit), le style du design des niveaux reste inchangé.
Au final ce n’est pas un problème très important car on est bien trop occupé à se défendre pour y faire vraiment attention, mais c’est vraiment dommage.
Graceful Explosion Machine n’est pas un jeu facile. Du tout. Ne vous fiez pas à la démo disponible sur Switch, qui ne montre que le tutoriel. La difficulté augmente progressivement, et à partir de la moitié du jeu, devient franchement costaud. Les ennemis apparaissent partout, vous utilisez vos ressources plus vite qu’elles ne se rechargent, et slalomer entre les ennemis devient une compétence cruciale. L’écran est régulièrement recouvert d’ennemis qui peuvent arriver de n’importe quel endroit, et il devient vite difficile de savoir ce que l’on peut faire pour s’en sortir.
Et ne parlons pas des niveaux « boss » de fin de planète, qui mettront vos compétences à rude épreuve.
Ce n’est en effet pas un shmup que l’on peut apprendre par coeur et anticiper, car les ennemis réagissent en fonction des actions du joueur. Il devient dès lors nécessaire de former des stratégies, et de s’adapter continuellement ; c’est autant un jeu de réflexion que d’adresse.
Malgré cette difficulté, et avant que vous ne heurtiez votre « mur » de difficulté (le mien se situe au niveau 3-2), vous vous amuserez certainement, car le jeu est vraiment fun et dynamique. Les musiques très sympathiques s’accordent parfaitement avec les bruitages pour créer un rythme dans les destructions d’ennemis, système que j’adore depuis Space Invaders Extreme.
Au chapitre des défauts, je noterais qu’il arrive qu’il y ait un délai entre l’appui et l’action, notamment pour certaines armes ; ce n’est pas de l’input lag mais vraiment une animation qui met du temps à démarrer. Ce qui pourrait ne pas être un problème si correctement géré en devient un, car chaque arme et capacité a un délai légèrement différent. Il arrive donc très fréquemment de mourir à cause d’une action mal anticipée, car le délai de démarrage était plus long que prévu.
GEM manque également parfois de lisibilité, lorsque l’écran est littéralement recouvert d’ennemis, de tirs, d’explosions, et vous tout petit au milieu. Il arrive ainsi régulièrement que l’on meure bêtement sans trop savoir où l’on était.
Graceful Explosion Machine est un shmup sympathique et fun, mais assez difficile.