Gato Roboto est un Metroid-like simplifié, à la limite du minimalisme.
L’inspiration du premier épisode de la série est évidente. Le graphismes, même en noir & blanc, en reprend les « codes », les ennemis sont souvent similaires, le le level design est très proche. Evidemment Gato Roboto modernise énormément d’aspects, notamment le gameplay bien plus nerveux, mais il lui est impossible de renier sa source d’inspiration.
L’histoire est également un classique de Metroid : un signal de détresse sur une planète censée être abandonnée sur laquelle on se crashe, des expériences sur la faune locale, etc. Là où le jeu se démarque, c’est qu’au lieu d’incarner un soldat quelconque ou une chasseuse de prime, on va incarner le chat du capitaine du vaisseau, qui trouera une armure ultra puissante lui permettant les classiques double sauts, tirs de missiles, etc.
Côté level design, justement, Gato Roboto est correct, mais linéaire. L’exploration du monde est très progressive, et il n’y a pas vraiment d’ouverture large des possibilités au fur et à mesure de l’acquisition des capacités ; il est par conséquent assez difficile de se perdre, à moins de vraiment refuser de suivre le chemin tracé.
Le design du monde fait penser à Metroid Fusion : une première zone à explorer, puis une série d’ascenseurs qui permet d’accéder à diverses zones non reliées entre elles. Mais là où Metroid Fusion surprenait sur la fin en donnant accès à des passage qui permettaient d’aller d’une zone à une autre, Gato Roboto ne se permet pas ce genre de folie, et on va se borner à compléter un niveau puis passer au suivant. Tout au plus pourra-t-on y revenir par la suite pour accéder aux secrets auxquels on n’a pas pu accéder la première fois. Il y a en effet quelques secrets cachés ici et là, mais on doit se contenter de palettes de couleur d’affichage (pour changer du noir & blanc), et de quelques bonus de santé.
Gato Roboto propose une mécanique assez originale dans le style Metroid-like : on peut en effet sortir de l’armure et se balader dans les niveaux en tant que chat sans défense. Il est d’ailleurs régulièrement obligatoire de le faire, car l’armure ne peut pas nager, et est trop grosse pour de nombreux passages.
Ce concept est déjà vu dans Blaster Master par exemple, mais reste assez peu fréquemment utilisé pour donner un sentiment d’originalité.
En revanche, le problème principal est la maniabilité du chat hors de son armure. Il s’agrippe aux parois sans bien vouloir s’en décrocher comme on le souhaiterait, il a une inertie énorme, et il arrive fréquemment qu’on ait du mal à aller où l’on veut dans les tunnels étroits et tortueux. Ce qui serait pénible mais acceptable si c’était ponctuel devient rageant lorsqu’un niveau entier se fait sans armure, y compris un combat de boss dans lequel on n’a pas le droit à l’erreur, puisque le chat n’a qu’un seul point de vie.
Ces boss d’ailleurs, sont plutôt bien faits et relativement bien équilibrés (n’oubliez pas d’utiliser le dash !) mais ont un énorme point noir : les dialogues d’introduction qui reviennent à chaque essai. C’est sans doute une marotte personnelle, mais revoir encore et encore les mêmes lignes de dialogue impossibles à sauter me mettent hors de moi. C’est facile de permettre de les sauter, alors que c’est extrêmement frustrant pour le joueur.
D’ailleurs, l’histoire, les situations et les dialogues ont un ton léger et humoristique bienvenu dans le genre. Ça ne vous fera pas mourir de rire, mais c’est toujours appréciable. Globalement le jeu est plutôt mignon, malgré le minimalisme des graphismes.
On pourra en revanche faire deux gros reproches au style. Le premier, c’est la répétitivité des décors et des environnements. Il n’y a pas vraiment de style graphique particulier pour chaque zone, et on a parfois un peu l’impression de rester dans le même niveau tout au long du jeu. Le second reproche, c’est le manque de lisibilité. Les ennemis ne ressortent pas toujours très bien, et on se fait souvent toucher par un ennemi que l’on n’aura pas vu. Permettre une touche de couleur, comme le fait Downwell par exemple, aurait permis de faire beaucoup mieux à ce niveau, tout en conservant une identité graphique forte.
Gato Roboto se repose sans doute un peu trop sur ses « gimmicks » d’ambiance et de graphisme particuliers, alors que le level design et le gameplay sont très scolaire, et manquent cruellement de folie et d’imagination. On a parfois un peu l’impression de rejouer à un remake du premier Metroid, certes modernisé et bien réalisé, mais qui n’y apporte pas grand-chose de novateur. C’est une grosse déception à ce niveau-là, avec un potentiel inexploité.
Avec un « revival » du genre metroidvania ces derniers temps, qui en propose pour tous les goûts et tous les styles, difficile d’imaginer une place pour Gato Roboto dans votre ludothèque, à moins de les avoir déjà tous faits, ou de vouloir une expérience un peu plus courte.
En effet, niveau durée de vie, Gato Roboto est très court (3h en premier « run »), mais un compteur de temps est affiché en permanence pour inciter au speedrun. Ce n’est pas un défaut en soit, notamment au regard de son petit prix, mais il ne faut pas s’attendre à explorer un vaste monde pendant de nombreuses heures.
Gato Roboto est un Metroid-like très correct, mais sans grande originalité au-delà de son ambiance particulière.