FAR: Lone Sails est un puzzle/platformer à tendance walking simulator, avec un protagoniste enfant rouge dans un monde vide, généralement noir et blanc. Bizarrement, le jeu me fait penser à La Horde du Contrevent, je ne sais pas pourquoi ; sans doute sur le concept d’avancée face à l’adversité, mais certainement pas pour la qualité.
Au début du jeu, on récupère une sorte d’énorme train ou de camion à vapeur, et l’on doit avancer vers la droite parce qu’on n’a rien d’autre à faire, le jeu ne justifiant absolument pas cette avancée. La machine se pilote d’une manière similaire à Lovers in a Dangerous Spacetime, mais tout seul : on doit charger du carburant, maintenir un bouton pour faire tourner le moteur, et appuyer sur un autre pour relâcher la pression, le tout étant réparti à différents endroits de la machine, ce qui nécessite de se déplacer en permanence, sans parler de la nécessité de s’arrêter régulièrement pour aller chercher du carburant. Il faudra s’arrêter de temps à autre pour dégager la route, en cherchant un interrupteur dans les environs, ce qui n’est jamais bien complexe.
Assez rapidement, ce gameplay à base de brassage de vent paraît très fastidieux, d’autant plus qu’il alterne avec de grandes phases de rien, où l’on attend simplement que le décor défile, parfois pendant plusieurs minutes, parfois sans même une musique. Je suis pourtant client des walking simulator à gameplay minimaliste, mais il y a ici une dichotomie entre ces deux aspects, entre la gesticulation et l’attentisme, qui rend le jeu peu agréable. Et le jeu ne donnant pas vraiment matière à la réflexion, ces passages à vide créent plus de lenteurs que d’émotions.
En effet, l’histoire de FAR: Lone Sails est tout simplement absente. Comme je l’ai dit, on ne nous donne pas de justification pour avancer, mais on ne sait pas non plus pourquoi on est là, qui on est, ce qui s’est passé, rien. J’aime les jeux cryptiques qui laissent place à l’interprétation, mais il y a une limite : on n’a ici aucun indice et quasiment aucun sous-entendu, en tout cas pas assez pour commencer à se former un début d’idée, à part une vague ambiance post-apocalyptique assez générique ; si une histoire a été racontée durant les deux petites heures que dure le jeu, elle m’est passée complètement par-dessus la tête.
FAR Lone Sails fait le grand écart entre un gameplay fastidieux et un rythme d’escargot, tout en ne racontant rien : pas grand-chose d’intéressant à voir ici.