Dragon Quest est un vieux jeu. Sorti initialement sur Famicom (NES) en 1986, et inspiré par divers RPG PC (notamment Wizardry et Ultima), il deviendra une fondation sur laquelle reposeront tous les JRPG sur console pendant des années : exploration du monde en vue de dessus, donjons, combats aléatoires au tour par tour, et grande linéarité de l’aventure et simplicité des mécaniques, pour plaire au maximum de monde.
C’est cette linéarité et cette simplicité qui sont à la fois sa force à l’époque et sa faiblesse aujourd’hui, car les joueurs sont bien plus habitués à avoir des jeux complexes qu’à l’époque.
En effet, par rapport aux standard d’aujourd’hui, je ne sais même pas si on peut appeler DQ un RPG.
L’histoire est très basique (il faut tuer le méchant pour sauver le monde) et linéaire : on se contente de suivre un jeu de piste, en allant d’un donjon à un autre, trouver un objet et le ramener à la bonne personne. Sans guide, on subit un design abscons avec des allers-retours d’un bout à l’autre de la carte, et avec un guide, on s’ennuie profondément.
La totalité de l’histoire peut être résumée ainsi : un méchant est méchant. On va sauver la princesse kidnapée par un dragon, récupérer les équipements de notre ancêtre disséminés dans le monde, puis tuer le méchant. Fin du jeu.
Le gameplay est extrêmement basique. On n’a absolument aucun choix de « build » de personnage, il acquiert des sorts automatiquement en fonction des niveaux gagnés. L’équipement que l’on peut acheter a une courbe de puissance linéaire, et il n’y a aucun choix à faire (plus rapide ou plus fort ?) à part choisir celui avec le plus gros chiffre. Les sorts ne servent généralement à rien car les monstres les plus puissants résistent à nos sorts les plus puissants, et on se contente d’attaquer et de se soigner en boucle dans 99% des combats.
Comme dans les RPG de cette époque, on passe énormément de temps à grinder, et à faire des combats en boucle (pas très passionnants, donc) jusqu’à ce que le niveau de notre personnage soit assez élevé pour tuer les ennemis de la zone suivante. La répétition s’installe assez vite, et on s’ennuie ferme.
Dragon Quest est un jeu qui accuse le poids des ans, à déconseiller même dans cette version améliorée, à moins de le découvrir en tant que curiosité historique.