La Castlevania Anniversary Collection est une compilation de jeux Castlevania des époques 8 et 16 bits : NES, SNES, Megadrive et Game Boy.
Concernant l’enrobage, l’émulation est de bonne qualité sans atteindre des sommets, comme toujours avec M2 ; il y a quelques bonus ; et les options classiques sont présentes : différents modes d’affichage (4/3, pixel perfect, 16/9, scanlines…), une save state (et une seule), mais pas de rembobinage malheureusement. On pourra regretter que la save state soit un peu pénible à utiliser, surtout qu’avec ce type de jeu punitif on l’utilise en permanence.
Concernant les jeux, on est uniquement sur l’époque pré-Symphony of the Night, ce qui laisse imaginer une future compilation avec les épisodes metroidvania. La sélection de jeu est assez discutable, avec notamment l’épisode Adventure sur Game Boy qui est bien pourri, mais pas Rondo of Blood, ou en restant sur GB, Legends ou Kid Dracula. J’aurais même préféré Dracula X, pourtant pas terrible non plus.
On notera que les versions Japonaises de la plupart des jeux sont incluses (suite à un patch) ce qui permet de profiter du mode facile du premier épisode.
Dans l’ensemble, n’ayant jamais réellement joué (plus de quelques minutes) à aucun de ces jeux précédemment, j’ai été assez déçu par cette série « légendaire », qui semble plus appréciée pour sa difficulté que pour son gameplay, très correct mais pas très original, du moins en 2019.
Les masochistes apprécient sans doute de se faire fouetter en permanence, mais la plupart de ces jeux sont quand-même assez moyens en terme de gameplay et de level design.
Bref, une compilation intéressante, mais des jeux assez décevants.
Castlevania (NES)
Castlevania est un jeu vicieux. Les premiers niveaux, bien que très durs (merci les save states), sont généralement assez « équitables » et vous prennent rarement en traître. La difficulté augmente cependant en flèche sur les 2 derniers niveaux, avec des boss totalement absurdes de difficulté. Lorsque l’on sait que la version Japonaise a un mode facile dans lequel on perd moins de vie et on ne recule pas lorsqu’on se fait toucher, on se dit qu’on nous prend vraiment pour des cons.
Castlevania II: Simon’s Quest (NES)
Castlevania 2 est l’épisode renié de la série. En essayant d’introduire des éléments de RPG, cet épisode se transforme en proto-metroidvania, mais qui ne bénéficie malheureusement pas des années d’essais et d’expérience du genre. La navigation dans le monde est confuse, les indices des PNJ sont absurdes lorsqu’ils existent, et toute la logique du jeu est totalement pétée, sans compter les traductions bourrées de fautes : un jeu littéralement impossible à terminer sans soluce. Reste un jeu d’action compétent, mais avec seulement 3 boss ridicules sur tout le jeu et un dernier niveau totalement vide d’ennemis. Il aurait bien mérité une année de développement supplémentaire.
Castlevania III: Dracula’s Curse (NES)
Castlevania 3 est une sorte de mélange des deux premiers épisodes. Techniquement incroyable (pour de la NES, bien sûr), avec un gameplay perfectionné et des musiques excellentes, il souffre comme le premier épisode d’une difficulté aberrante sur les derniers niveaux dans sa version US/EU. Préférez la version Japonaise, bien meilleure.
Kid Dracula (NES)
Kid Dracula est une repompe de Mega Man qui n’a de Castlevania que le nom. Correct dans l’ensemble sans être transcendant, il souffre de grave problèmes de ralentissements fréquents et très violents.
Castlevania Adventure (GB)
Première apparition de Castlevania (et de Konami !) sur Game Boy, The Adventure ne fait pas forte impression. Le jeu rame en permanence, la maniabilité est très approximative, les problèmes de collision sont nombreux, le level design est générique, les ennemis sont répétitifs… Il n’y a pas grand-chose pour le rattraper.
Castlevania II Belmont’s Revenge (GB)
Belmont’s Revenge s’appuie fortement sur le gameplay des opus NES pour proposer une expérience différente, mais cependant cohérente. Les forces et les faiblesses de la Game Boy ont été utilisées intelligemment : il n’y a par exemple pas d’escaliers, remplacés par des cordes à monter et descendre. Les sprites sont gros, le jeu est bien lisible, et même s’il y a quelques problèmes de réactivité des contrôles, le jeu est globalement bon. La difficulté est « facile » pour un jeu de l’époque : un peu relevée, mais qui nous prend rarement en traître. Un bon épisode.
Super Castlevania IV (SNES)
A trop vouloir rester dans la lignée des épisodes précédents, Super Castlevania se contente de faire du classique, et très honnêtement, du chiant. Le jeu est trop facile, les niveaux sont ennuyeux, les ennemis sont vus et revus, les boss sont inintéressants (excepté le boss de fin complètement cheaté). Reste une bonne réalisation, avec parfois quelques gimmicks « Mode7 », mais pas suffisante pour en faire un bon jeu : retirez la skin Castlevania, et il ne reste plus grand-chose.
Castlevania Bloodlines (Megadrive)
Castlevania Bloodlines/The New Generation est un jeu bizarre. Le feeling général du jeu, d’abord, est assez différent des autres Castlevania de l’époque, le jeu est plus rapide et plus nerveux. Les musiques sont correctes, mais les bruitages sont franchement mauvais. Le jeu est bourré de bonnes idées, mais sur le dernier tiers du jeu, certains passages sont réellement cheap, avec des ennemis qui attaquent à l’instant d’arrivée dans le champ de la caméra, et des niveaux « gimmick » qui font plus « démo technique » que véritablement pensés pour être funs. Ajoutez à ça des boss franchement nazes pour la plupart, et vous obtenez un jeu assez moyen.