Blue Reflection Second Light est un JRPG développé par Gust, auteurs de la série Atelier.
L’histoire suit une jeune fille qui se retrouve soudainement dans une école posée sur une toute petite île, sans trop savoir pourquoi ni comment, avec d’autres filles qui ont perdu la mémoire : on devra chercher à retrouver leurs souvenirs et comprendre ce qui se passe, retrouver d’autres filles, et combattre des démons issus de leurs psychés en se transformant en mode Sailor Moon à l’aide d’anneaux qui concentrent leurs émotions, le tout pendant que le monde « bugue » autour de nous. Toute cette complexité pourrait être traité de manière dramatique et donner un résultat épique, mais les développeurs ont fait le choix de donner la même ambiance « feel good » que Atelier : tous ces drames n’empêcheront pas les filles de se prélasser au soleil en papotant ! L’ensemble donne une ambiance très particulière mais cohérente, aidée par un storytelling solide : au fil de la progression, on croisera divers souvenirs des filles nous permettant de mieux les connaître et les apprécier. Comme dans Atelier, le rythme est assez mou : il faudra attendre 20h de jeu (sur les 34 que j’ai passé, en faisant un bon paquet de quêtes secondaires) pour que l’histoire décolle vraiment ! La fin du jeu fait le lien avec le premier épisode, et ce n’est pas toujours facile à suivre sans l’avoir fait, car les événements n’y sont expliqués qu’à demi-mot.
La structure s’articule autour de l’école, qui sert de hub central, et à partir de laquelle on pourra accéder aux différentes zones d’exploration et de combat, mais aussi faire diverses activités, comme du crafting assez simple, de la construction de structures pour obtenir des boosts en combat ou débloquer des dialogues, ou simplement parler aux autres filles. Les zones à explorer sont toutes structurées de la même manière : trois niveaux assez linéaires et relativement petits, ponctués de mini-boss, et terminés par un boss final ; la répétitivité de ce schéma ne se ressent pas, car les environnements sont tous très différents, et que l’histoire continue d’avancer durant les explorations. Entre les missions, on passera énormément de temps à parler aux autres filles, et si les débuts sont assez intrigants, je me suis assez vite lassé des dialogues un peu culculs, un peu pervers et avec du fanservice sur des filles mineures (même si assez soft : les scènes de douche sont en maillot de bain une pièce, par exemple). C’est malheureusement obligatoire pour faire progresser les capacités des combattantes ; mais accrochez-vous, apprenez à connaître et apprécier les personnages, laissez couler certaines scènes gênantes, et vous serez récompensé par quelques passages émotionnels très réussis, grâce à ces personnages aux relations développées pendant des heures.
Les combats de Blue Reflection Second Light sont assez proches de ce que j’ai vu sur Atelier Ryza : un système ATB avec jauge de combo, niveau d’attaque qui change les capacités disponibles, types d’attaques, forces et faiblesses, synergies diverses, break, et j’en passe. Le système de niveau d’attaque est particulièrement intéressant et stratégique : les attaques font monter un compteur, qui en passant certains paliers change les attaques disponibles ; attendre un peu plus longtemps avant d’effectuer une action permet d’en faire plusieurs, ou des plus puissantes. Le tout est assez complexe et intéressant, mais mal expliqué : il faudra passer du temps, observer et expérimenter (tips : passez en mode manuel) pour bien comprendre et commencer à le maîtriser. Le jeu rajoute un système d’infiltration pas très compliqué mais pas très intéressant, d’autant plus qu’il donne tellement d’avantages (cône de vision ennemi, frappe d’initiative) qu’on a tendant à vouloir l’activer en permanence, ce qui rend le jeu moche, exactement comme la vision d’aigle de Assassin’s Creed ou de détective de Batman.
La personnalisation des combattantes est limitée : elles ont des archétypes prédéfinis mais sensiblement différents, et on a juste le choix de l’ordre dans lequel on débloque leurs capacités, ainsi que des « fragments » à équiper pour améliorer certains aspects, ou débloquer des possibilités. A part les fragments, il n’y a d’ailleurs aucun équipement, pas d’arme ni d’armure ni accessoire, ce qui est assez perturbant. Les combats permettent de gagner de l’XP et des niveaux, mais si on veut obtenir de nouvelles attaques et capacités, il faudra obligatoirement faire des missions secondaires et parler aux filles, afin de faire augmenter les affinités : il est impossible de faire le jeu en ligne droite sans faire aucune quête secondaire. Au final, tout est très imbriqué : pour progresser dans l’histoire on a parfois besoin de fabriquer des structures, pour les fabriquer on a besoin d’ingrédients spécifiques, pour les obtenir on doit explorer et affronter des ennemis, et pour cela on a besoin de faire des quêtes secondaires pour débloquer des capacités ; il est impossible d’ignorer complètement une partie du jeu, tout est indispensable.
Techniquement, le jeu n’est pas incroyable avec des animations assez raides, mais la direction artistique très prononcée marche très bien pour donner un aspect à la fois onirique, fantastique et science-fiction, avec des architectures irréalistes et beaucoup d’effets graphiques ; les développeurs ont inclus un mode photo assez poussé, qui rend des résultats intéressants. Le jeu est intégralement en anglais doublé en Japonais : pas de trace du français à l’horizon.
Blue Reflection Second Light est un JRPG sympathique, avec quelques bonnes idées, pas prise de tête, mais pas renversant non plus. J’y ai passé un très bon moment, mais je ne le conseillerai pas à n’importe qui.