Bayonetta 3 est un jeu d’aventure/action, un beat’em up nerveux et acrobatique, dans le style de Devil May Cry.
Par rapport aux précédents épisodes, l’ambiance est radicalement différente, et présente beaucoup plus de tension : au lieu de s’amuser à botter les fesses d’anges dans des coins reculés pour des raisons obscures, des sortes d’aliens débarquent pour dévaster la planète, et l’enjeu est tout simplement la fin de l’univers, ou plutôt du multivers. On traversera donc différents coins du globe pour essayer de sauver divers plans d’existence, bien que ce dernier aspect soit assez peu exploité : à part une poignée d’environnements plutôt chouettes, on va surtout explorer des villes connues dans des mondes plus ou moins réalistes et sans grande folie.
Le gameplay fonctionne toujours sur la même base très accessible : on s’en sort très bien avec du button mashing, et il y a même un mode automatique, proposé dès le début ; la difficulté se trouvera surtout dans les épreuves facultatives, et si vous voulez obtenir des médailles de platine partout. Par rapport aux précédents épisodes, le jeu rajoute surtout un système de gros démon à invoquer d’un bouton que l’on peut contrôler quelques instants, et ne touche pas grand-chose au reste des systèmes, à part un arbre de coups spéciaux peu excitants à débloquer. Une fois par chapitre, on va contrôler d’autres personnages : Jeanne dans des niveaux de pseudo-infiltration en 2D assez courts ; et Viola, une nouvelle venue maniant un katana, qui possède un gameplay légèrement différent, un peu plus technique, ce qui permet de varier de manière plutôt agréable.
Les niveaux de Bayonetta 3 sont toujours linéaires, mais bien plus vastes que précédemment, avec des zones assez ouvertes et des secrets de temps à autre, mais malheureusement trop vides : on passe beaucoup trop de temps à avancer sans rien faire. La progression est ponctuée de combats contre quelques ennemis de base, très répétitifs aussi bien en design (des blobs bleus de tailles diverses) qu’en variété (il doit y en avoir une dizaine à tout casser), qui mettent à l’épreuve nos capacités d’adaptation face à leurs différentes attaques ; chaque chapitre est conclu par un boss qui utilise un gameplay différent et souvent décevant, avec des mini-jeux nazes ou des séquences de rail shooter basiques. Le tout est plutôt varié avec les différentes phases de combat, de plateforme, d’exploration et d’infiltration, mais c’est aussi très inégal : ça part un peu dans tous les sens, donne l’impression qu’ils ne savaient pas trop où aller, et qu’ils ont ajouté des sections au hasard ; on passe d’un personnage à un autre, d’une invocation à une autre, et d’un environnement à un autre sans beaucoup de logique ni de cohérence. Le jeu m’a pris 11 heures à terminer en ligne droite ; j’aurais pu y passer quelques heures de plus si j’avais cherché tous les collectibles et débloqué tous les bonus.
Au final, le jeu donne l’impression qu’ils ont imaginé des scènes d’action sans rapport les unes avec les autres, et qu’ils ont tout collé ensemble au feeling, en bricolant autour pour qu’il y ait une sorte de continuité et en remplissant les interstices avec quelques combats lambda et génériques : quand j’y jouais je ne trouvais pas ça nul, mais quand j’y repense, je me demande un peu pourquoi.
Techniquement le jeu me semble largement au-dessus des deux précédents, avec des environnements plus vastes et plus détaillés, tout en restant un peu au niveau de la génération PS3/Xbox 360, avec quelques rares bugs graphiques, et des temps de chargement plutôt courts. La musique, point fort des précédents épisodes, n’a ici rien de marquant ni d’original, c’est vraiment décevant.
Bayonetta 3 est décevant. Il n’y a pas vraiment de cohérence, ni dans l’ambiance, ni dans le gameplay, ni dans l’histoire : on perd tout le charme des précédents, et il ne reste que le bordel ambiant. Il y a quelques bons moments, mais après autant d’attente, je m’attendais à vraiment mieux.