Astral Chain est un jeu d’aventure/action par les créateurs de Bayonetta et de Nier Automata.
Mettons tout de suite les points sur les i : il n’y a rien à voir avec Bayonetta, excepté le développeur, et le fait que ce soit un jeu d’action basé sur les timings de frappe et d’esquive, comme des centaines d’autres jeux (Zelda, Dark Souls ou Witcher 3 par exemple). La direction artistique n’a rien à voir avec Bayonetta, le game design non plus, l’ambiance non plus, le gameplay non plus… bref, ne refusez pas de vous pencher sur ce jeu juste parce que vous n’avez pas aimé Bayonetta.
Astral Chain raconte l’histoire d’un monde envahi par des « chimères », qui le corrompent et le font passer progressivement dans un « plan astral ». On incarne un membre d’une force spéciale chargée de régler ce problème avec finalement très peu de moyens et, évidemment, on est LA personne qui peut faire des choses dont les autres sont incapables. Le scénario est assez « classique Japonais » (pensez à Evangelion) et assez obscur, les rebondissements sont nombreux mais souvent prévisibles, et le tout est rempli de clichés de manga, même si ça reste relativement peu envahissant, d’autant plus qu’on peut passer toutes les cinématiques.
L’originalité du gameplay, c’est qu’en plus du personnage, on va contrôler une « légion », qui est une chimère plus ou moins apprivoisée. En jonglant avec les boutons, on va donc non seulement frapper et esquiver, mais aussi diriger la légion, et lui faire activer ses capacités spéciales.
La légion est capable de se débrouiller seule et on peut terminer le jeu (en mode facile) sans en exploiter toutes les subtilités ; mais pour maîtriser le gameplay, faire des combos et obtenir les meilleures notes en fin de combat, il va falloir apprendre un grand nombre de combinaisons de touches. C’est assez violent au début, et le contrôle de la légion demande une certaine gymnastique mentale, mais heureusement, il est possible de ne pas s’en soucier immédiatement et d’apprivoiser le système progressivement.
Une fois que l’on a le gameplay en main, les combats sont grisants, et enchaîner les attaques synchronisées, les capacités spéciales et les finishers procure un plaisir certain.
Mais Astral Chain n’est pas qu’une succession de combats, et le jeu essaye de se renouveler en permanence pour varier les styles de jeu : des phases d’exploration et parfois d’enquête, basique à la Batman Arkham, permettront de varier les plaisirs. Astral Chain joue beaucoup sur cet aspect : une série de combats intense sera souvent suivie par un passage plus calme. Cette alternance marche plus ou moins bien selon les moments, et il arrive qu’un passage casse un peu trop le rythme, mais dans l’ensemble, c’est plutôt agréable.
On croisera aussi de nombreuses missions secondaires, allant de battre des chimères à retrouver des chats perdus, ou simplement parler aux PNJ qui nous racontent leur vie. Les plus motivés peuvent refaire n’importe quel chapitre précédent en conservant les améliorations débloquées depuis, ce qui permet de récupérer tous les collectibles et de faire toutes les missions annexes.
L’aspect RPG est à la fois assez poussé et assez discret : il y a un système d’expérience, et un arbre de compétence différent pour chaque légion, mais il est tout à fait possible de globalement l’ignorer et de se contenter de booster ses légions a minima. Les options de personnalisation visuelle sont nombreuses (peau, cheveux, uniforme, couleurs des légions…) et permettent de pousser un peu cet aspect RPG.
Le problème principal d’Astral Chain est que l’ensemble est relativement classique, et le jeu a du mal à se démarquer. Tout est très bien réalisé, et le jeu est très agréable, mais à part ce système de légion, fort sympathique au demeurant, et le style graphique, qui ne plaira pas à tout le monde, le jeu est globalement déjà vu : les combats esquive/attaque (du moins sur la moitié de contrôle du personnage), les portails d’Oblivion, le scénario « sauveur de l’humanité » déjà vu 1000 fois, l’arbre de compétences classique…
Il est possible de changer la difficulté à n’importe quel moment ; pour ceux qui veulent juste tracer dans l’histoire, ou les débutants, il y a même un mode « automatique », où le personnage combat tout seul, et où l’on ne peut techniquement pas perdre (vies infinies). A l’inverse, le mode difficile se débloque uniquement quand on termine la mission dans un autre mode (facile ou normal), dommage pour ceux qui cherchent du challenge.
Techniquement, Astral Chain est plutôt joli, même s’il aliase un peu (en portable). Le cell shading typé manga ne plaira pas à tout le monde, mais permet d’avoir un style assez particulier et marqué, tout en restant assez simple pour tourner sur la Switch.
Les musiques sont correctes sans être mémorables et sont assez génériques, sauf celle du commissariat qui a tendance à taper sur le système.
Dans les défauts en vrac, on notera un lipsync totalement à l’ouest, une caméra parfois assez pénible, et surtout une interface totalement illogique et trop fouillis.
Astral Chain est un très bon jeu d’action, mais qui ne restera pas dans les annales malgré ses originalités.