Akai Katana est un shmup horizontal de type « bullet hell » développé par Cave et sorti en arcade en 2010 ; si vous avez déjà joué à un shooter Cave, vous savez sans doute déjà un peu à quoi vous attendre : un écran recouvert de tirs fluos, et un système de scoring complexe.
Cette version propose trois modes de jeu : Arcade/original (en bleu/vert), Zetsu/arrange (en violet) et Shin (en rouge) ; à quoi correspondent-ils, quelles sont leurs différences ? A vous de trouver des wikis ou vidéos : rien n’est expliqué, il n’y a aucun manuel ni tutoriel, et même le nom de la version du jeu n’est pas traduite et n’est affichée qu’en japonais ! Quand on commence à jouer le manque de manuel se fait rapidement sentir, car le jeu est très complexe, chaque mode se joue très différemment, et je ne parle même pas du système de scoring. Il n’y a pas non plus d’options à part quelques réglages d’affichage et le choix des musiques normales ou « arrange » ; même pas de choix de difficulté ! Heureusement il y a divers modes : novice (sauf sur Zetsu), score attack, et entraînement, mais ça ne compense pas vraiment l’aridité du portage.
Je l’ai évoqué, mais le gameplay d’Akai Katana est très complexe. On y retrouve les classiques des jeux Cave, avec une attaque large, une attaque focalisée et des bombes ; on y rajoute une option qui nous tourne autour (un peu comme Deathsmiles) et dont le positionnement est important pour le scoring, et surtout un mode « phantom » qui s’active en ayant ramassé des powerups, qui nous rend plus ou moins invincible, repousse les tirs ennemis, et qui permet de récupérer des bonus de points, qu’on fait ensuite grossir en mode « vaisseau ». Pour scorer il faudra donc passer d’un mode à l’autre sans arrêt : charger sa jauge de phantom, se transformer, récupérer des bonus, repasser en mode vaisseau, faire grossir les bonus, les récolter, et recommencer. Il faut rajouter que les deux tirs (large et focalisé) font des choses différentes dans les deux modes, que l’option a une utilité différente à chaque fois, plus le choix entre trois vaisseaux au gameplay sensiblement différent, le mode Zetsu qui rajoute des mécaniques pour scorer, et le mode Shin qui se joue totalement différemment avec un système de « katanas fantômes », et vous comprendrez pourquoi le manque de manuel ou d’information quelconque est un vrai problème ! Personnellement j’ai lu et regardé un bon nombre d’articles et de vidéos, et je ne comprends toujours rien ; je suis peut-être juste trop bête pour ce jeu, mais je trouve qu’il est trop complexe pour son propre bien : les amateurs de shooters cérébraux seront ravis, mais il faut savoir qu’il demande un investissement conséquent même pour jouer en mode survie.
Pour en rajouter par-dessus cette complexité, Akai Katana n’est vraiment pas un jeu facile : comme on est plus ou moins invincible en mode phantom, le jeu se repose dessus et nous oblige à nous transformer à certains moments, ce qui implique de ne pas avoir une jauge vide, et donc de mémoriser le jeu, même en survie. Il faut donc maîtriser un minimum l’alternance entre les deux modes pour progresser, et comme vous l’avez compris ce n’est pas évident ; heureusement on a des crédits infinis, mais ce n’est pas suffisant pour en profiter réellement de manière occasionnelle : personnellement je n’arrive juste pas à gérer l’option alors que c’est un élément critique, j’ai l’impression de diriger 2 vaisseaux en même temps et je suis largué.
En terme d’ambiance, on est là dans ce que Cave sait faire de mieux, avec un univers unique et un peu barré : un mélange improbable d’avions de la seconde guerre mondiale, de science fiction et de mysticisme : des ninjas géants qui invoquent des cuirassés pour nous tirer dessus, c’est n’importe quoi, et à l’image du gameplay : original et intéressant, mais aussi bordélique et un peu fourre-tout.
Techniquement, apparemment la version Switch a pas mal d’input lag, mais je l’ai pas spécialement ressenti, rien à voir avec Guardian Force par exemple. En revanche, les différentes versions ont plus ou moins de ralentissements, ce qui rend les jeux parfois plus difficiles : certains passages sont censés avoir des ralentissements et n’en ont pas, et inversement.
Akai Katana est un bon jeu, mais trop complexe ; et sans aucune explication, il ne pourra vous plaire que si vous vous investissez dedans.