AER Memories of Old est un jeu d’exploration non-violent. Nous arrivons in media res dans un monde brisé depuis longtemps, où la vie se déroule sur des îlots flottants dans le ciel. Et afin de pouvoir passer d’un îlot à un autre, nous incarnons un métamorphe, une personne qui peut changer de forme à volonté et se transformer en oiseau à n’importe quel moment, du moins à l’extérieur. Et il faut bien dire que c’est génial : les sensations de vol sont très bonnes, et on peut explorer l’open world à loisir dès la sortie de la « caverne-tutoriel ». Mais le monde continue à se fracturer petit à petit, les animaux et les esprits disparaissent, les humains se font plus rares, et le personnage que l’on incarne effectue un pèlerinage dans les anciens temples des dieux oubliés afin de comprendre ce qui se passe.
Le jeu est donc une succession de phases d’exploration du monde puis de ces temples, avec des puzzles et de la plateforme simples : on cherche l’entrée du temple en suivant les indications des rares PNJ ou des notes que l’on peut trouver ici et là, on le fouille en suivant l’unique chemin possible, on récupère un artefact, et on recommence. Il n’y a aucun combat, aucun ennemi : c’est très relaxant, et un très bon moyen de se détendre. Les objectifs et éléments activables sont généralement marqués d’un signal lumineux, les indices sont nombreux : difficile de se perdre, malgré la carte du monde qui n’a pas de marqueur.
Le monde extérieur de AER Memories of Old est relativement vaste, du moins pour un jeu indépendant, mais aussi désespérément vide : il n’y a pas de collectible ou quoi que ce soit à trouver à part quelques notes qui racontent des bribes d’histoire, plutôt intéressante d’ailleurs, bien que très classique. D’un côté c’est plutôt agréable de ne pas avoir de forme de pression de tout trouver pour terminer le jeu à 100%, mais d’un autre côté, on va avoir tendance à tracer tout droit en ignorant toutes les zones non-obligatoires, puisqu’il n’y a pas de motivation à y aller.
J’aime beaucoup le style graphique « low poly » un peu abstrait, dans le même genre que Abzu ou Rime, mais je regrette que les intérieurs des temples soient souvent trop sombres, sans possibilité d’ajuster le gamma : c’est très bien pour l’ambiance, mais niveau lisibilité sur l’écran de la Switch en plein jour, c’est pas trop ça, et je ne parle pas des personnes malvoyantes. Techniquement c’est assez moyen, avec beaucoup de ralentissements et des chargements parfois un peu longuets. En revanche, la musique et l’ambiance sonore sont excellentes.
Très zen et relaxant, AER Memories of Old est un jeu parfait pour passer trois ou quatre petites heures à se détendre, explorer et virevolter, mais le manque total de challenge ne plaira pas à tout le monde.