The King of Fighers 99 est sorti en 1999 (c’est pratique cette numérotation des KoF), soit la même année que Garou Mark of the Wolves et Street Fighter III 3rd Strike, mais aussi Dead or Alive 2, Soul Calibur ou encore Tekken Tag Tournament. Autant dire qu’à ce moment-là, les jeux NeoGeo font office de curiosités hors du temps, avec cette plateforme qui a presque 10 ans alors que l’arcade a tendance à changer en permanence.
Tout comme Garou MOTW, KoF 99 démontre la grande maîtrise de la NeoGeo par SNK : c’est beau, fluide, détaillé, impressionnant. Ce n’est pas tout à fait du niveau de Garou, ce qui se comprend vu la différence du nombre de personnages à animer (30 vs 14), mais ce n’est vraiment pas loin. Les développeurs se sont même payés le luxe d’ajouter des animations différentes en fonction des personnages qui s’affrontent, ce qui ajoute un vrai plus.
Au niveau du gameplay, on est en pleine ère des jeux de combat à la fois techniques et dynamiques : c’est fluide et rapide, on est loin de l’ancienne génération de la première moitié des années 90 comme Street Fighter 2 ou Fatal Fury 3, et contrairement à ce dernier, le gameplay ne punit pas les spéciaux à la moindre erreur d’appréciation ; on se rapproche de ce que propose Street Fighter Alpha, sans non plus permettre le button mashing. Le jeu est bourré de détails comme les trois personnages de la famille Sakazaki de l’équipe Art of Fighting (notamment le père) ont quelques techniques réelles que l’on retrouve en karaté, et ils utilisent des techniques proches, puisqu’ils les ont appris ensemble : une telle minutie force le respect.
Malgré le grand nombre de personnages, The King of Fighters 99 n’oublie pas d’être accessible : certaines techniques sont communes à tous les personnages, comme le demi-cercle avant pour faire un bond en avant tout en portant un coup, et les coups spéciaux sortent facilement, avec une vraie générosité dans les inputs. La plupart des combattants ont des coups spéciaux faciles à sortir avec beaucoup de quarts de cercle, il est donc aisé de composer une équipe qui ne demande pas de gymnastique mentale entre chaque combattant. Les joueurs plus aguerris peuvent choisir des personnages très techniques avec des spéciaux complexes qui s’enchaînent, chose totalement hors de portée d’un débutant comme moi.
La difficulté est très bien dosée pour moi : j’ai pu terminer le jeu au premier niveau de difficulté du premier essai sans y aller les doigts dans le nez pour autant, les ennemis ne se précipitent pas sur nous, et la vitesse de descente de la vie relativement lente permet de laisser le temps de comprendre les techniques adverses pour adapter sa stratégie. J’ai même pu remarquer une certaine « personnalité » aux adversaires : par exemple King rush à base de coups de pieds, tandis que Kasumi joue le chrono et reste à distance si on a moins de vie qu’elle. Mais peut-être que c’est juste mon imagination ?
The King of Fighters 99 est beau, dynamique, avec une excellente prise en main, une difficulté correctement dosée, c’est un excellent jeu de baston, chaudement recommandé pour tous.