Fatal Fury 3 est sorti en 1995 : la même année que Street Fighter Alpha, Tekken 2 ou Mortal Kombat 3, mais il ressemble un peu plus dans l’esprit de Super Street Fighter 2 Turbo sorti l’année précédente car il reste ancré dans un gameplay un peu « old school », ce qui ne le favorisera pas aux yeux du grand public : la Playstation est déjà sortie, les yeux se tournent vers la 3D avec l’adaptation de Tekken qui sort la même année sur PS1, et les jeux de baston « grand public » où on peut matraquer des boutons pour sortir des coups spéciaux impressionnants se font plus nombreux, Marvel Super Heroes en tête.
Le gameplay de Fatal Fury 3 est clairement réservé aux aficionados du genre : le jeu est très technique, avec de nombreux coups et variations, des spéciaux capricieux à sortir et contrés très facilement, et surtout, marque de fabrique de la série, ces changements de plan qui permettent d’esquiver pour mieux contre-attaquer. Le gameplay semble très basé sur les coups normaux et les combos, les spéciaux semblant plutôt être un bonus quand on arrive à les placer, contrairement à Street Fighter 2 où c’est un peu plus au coeur du jeu ; attention, comme vous le savez peut-être, je suis assez mauvais en jeu de baston, ne prenez donc pas mon avis pour argent comptant sur ce sujet. Cela dit, une fois passé un cap d’apprentissage, une fois compris le rythme des combats, le jeu devient vraiment très plaisant à manier, malgré son orientation « old school » un peu raide, sans être facile pour autant, loin de là.
En effet, et c’est là le coeur du problème, la difficulté est très élevée, même dans le mode le plus facile : l’IA contre tous les spéciaux et même la plupart des coups normaux, au point qu’elle semble lire notre esprit et savoir les coups que l’on va porter avant qu’on décide de les faire. Le mode solo ne semble pas non plus très équilibré, avec certains personnages beaucoup plus difficiles à battre que d’autres, même si c’est probablement dû à mes propres lacunes, et toujours les fameux murs de difficulté avec certains personnages impossibles à battre. L’IA semble aussi tricher un peu, avec une allonge un peu plus grande ; vu la maîtrise de SNK en la matière je doute que ce soit un bug, et les triches d’IA à l’époque sont documentées notamment chez Capcom, mais peut-être que les hitboxes sont simplement moins intuitives que je ne le pense.
Graphiquement c’est très joli : l’introduction montre une belle cinématique, les sprites sont gros et détaillés, les animations sont bien découplées, les arrière-plans plein de détails en plus de changer au fil des rounds ; on n’est pas encore au niveau de Garou MotW ou Street Fighter Alpha, mais on est très loin des personnages raides comme des piquets de King of Fighters 94.
Fatal Fury 3 est un très bon jeu, mais moyennement adapté aux amateurs comme moi qui se feront démolir par l’IA. A réserver à ceux qui ont plus de patience, qui seront récompensés par un gameplay très plaisant.